Eglise Saint-Jean à Bard dans la Loire

Eglise Saint-Jean

  • 42600 Bard
Propriété de la commune

Période

2e moitié XVe siècle, 1er quart XVIIe siècle, 3e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Eglise Saint-Jean (cad. C 45) : inscription par arrêté du 19 novembre 1991

Origine et histoire

L’église placée sous le vocable de Saint-Jean l’évangéliste date des XIIe et XIIIe siècles et provient d’un ensemble prieural aujourd’hui disparu. Ce prieuré, fondé par le comte de Nevers, abritait des chanoines vivant selon la règle de saint Augustin et dépendait du chapitre de Notre-Dame de Semur-en-Auxois. Les moines bénédictins qui fondèrent le prieuré, appelé "Locus de Bar" et mentionné en 1218, sont à l’origine du village ; le prieuré était réputé en Forez et rattaché à l’abbaye de Manglieu en Auvergne. Possession du comte de Forez Guy V, le domaine de Bard et son église furent cédés à la seigneurie d’Écotay par testament en 1239. Il semble que le prieuré ait été endommagé pendant la guerre de Cent Ans : une visite pastorale de 1378-1379 signale que la maison du prieur avait dû être reconstruite parce qu’elle était fort démolie et que le prieur n’y résidait pas. Jusqu’en 1513-1520, des prieurs bénédictins résidaient sur place avec une communauté de moines, tandis que l’église était administrée par un curé et une "luminairerie", forme naissante de conseil de fabrique. À partir de 1513-1520 les prieurs sont devenus commendataires, ne résidant plus à Bard et percevant leurs revenus par l’intermédiaire d’un laïc ou d’un curé ; les moines semblent alors avoir quitté les lieux et le prieuré s’est transformé en domaine exploité par des fermiers. Les sources évoquent aussi la présence d’une confrérie de Saint-Blaise en 1343 et d’une confrérie du Saint-Esprit en 1488. L’église paroissiale, de petite taille mais bien éclairée et voûtée, a connu plusieurs campagnes de construction et de reconstruction : sur les assises anciennes — soubassement de la nef et premier niveau du clocher — on a élevé une nouvelle nef encadrée de chapelles et poursuivi le clocher. Le beffroi a été reconstruit en 1611 et 1618, puis, en 1863, deux chapelles supplémentaires ont permis la création de deux collatéraux. À la Révolution, le prieuré fut vendu comme bien national ; ses biens furent attribués à M. Leconte contre 18 500 livres, puis cédés à divers acquéreurs. Jean Crozet, dernier occupant, est décédé le 1er janvier 1927 ; la commune a racheté les biens le 13 août 1993 à Jean Vernay, descendant de cette famille. Une maison située près de l’église et attribuée au XVIe siècle portait encore au début du XXe siècle le nom de « prieuré » et était supposée avoir été la maison du prieur ; elle s’est effondrée et il ne reste aujourd’hui que des traces d’arrachements de porte contre le mur sud de l’église.

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