Origine et histoire de l'Église Saint-Jérôme
La chapelle des Pénitents bleus, aujourd’hui église Saint-Jérôme, a été édifiée à partir de 1622 par l’architecte Pierre Levesville sur l’emplacement du « logis de la Pomme » acquis par la confrérie. Son plan associe un ovale recoupé par un rectangle, avec deux absides opposées, et deux rotondes qui furent couvertes de coupoles en plâtre. La première pierre fut posée au nom du roi et l’édifice achevé et béni au cours des années qui suivirent ; la confrérie s’y installa en 1627. La nef, couverte d’une voûte en bois, reçut une ornementation dès l’origine : Pierre Fournier fit la dorure des nervures et Jean de Salinge peignit les compartiments. Hector Estienne réalisa une fresque au-dessus de la tribune, et Gervais Drouet intervint pour ouvrir des fenêtres dans la tribune afin d’éclairer et d’entendre les offices. Au XVIIIe siècle, Marc Arcis composa dix bas-reliefs représentant les vertus théologales qu’il accompagna d’un décor d’anges musiciens et de trophées (1734-1735), et Mathieu Lanes réalisa les loges aux balcons demandées par la confrérie. À la Révolution la chapelle fut fermée, vidée de son mobilier et transformée en temple décadaire ; elle redevint église paroissiale en 1802. Pour adapter le lieu à sa nouvelle fonction, Jacques-Pascal Virebent transforma l’intérieur en 1805-1806 en allongeant le chœur en utilisant la salle de réunion des Pénitents, en faisant disparaître le mur circulaire de la tribune et en remplaçant la voûte à caissons par une fausse voûte en planches ; un clocher de style toulousain fut construit au début du XIXe siècle. Au milieu du XIXe siècle des travaux de réparation et de décoration se poursuivirent : six bas-reliefs furent ajoutés au chœur en 1858, le peintre Céroni réalisa un décor dans les années 1860, et G. Pibou exécuta le « Triomphe de Saint-Jérôme » sur la voûte en 1875 ; d’autres peintures et vitraux complétèrent l’ensemble au XIXe siècle. Des projets d’agrandissement et des restaurations se sont succédé, et une intervention en 1975 a modifié certains aménagements intérieurs, comme la suppression de l’emmarchement séparant la nef et le chœur et le cloisonnement de certaines arcades nord pour y installer des bureaux. Classée au titre des monuments historiques en 1980, l’église conserve plusieurs chapelles latérales, une sacristie et deux orgues (tribune et chœur). Elle présente une double entrée, rue du Lieutenant‑Colonel‑Pélissier et rue de la Pomme, reliées par le Passage Saint-Jérôme où sont exposés des objets d’art sacré, dont un ostensoir-reliquaire en vermeil et des enluminures. L’édifice témoigne ainsi des évolutions architecturales et décoratives qui ont accompagné son passage de chapelle confraternelle à église paroissiale.