Origine et histoire de l'Église Saint-Julien de Brioude
L'église Saint-Julien-de-Brioude, située à Marolles-en-Brie (Val-de-Marne), est dédiée à saint Julien de Brioude. L'édifice s'élève sur l'emplacement d'une ancienne chapelle carolingienne du IXe siècle ; de cette période subsiste notamment le mur goutterot nord des deux dernières travées de la nef, attribué au IXe siècle. Dreux de Mellot donna la paroisse en 1088 au prieuré Saint‑Martin‑des‑Champs, qui y instaura une communauté ; l'évêché de Paris confia les terres au prieuré en 1117, entraînant une reconstruction partielle de l'église. Le transept, le chœur et les absidioles furent édifiés au début du XIIe siècle, tandis que le clocher est attribué au XIe siècle. Aux XVIIe et XVIIIe siècles la nef fut remaniée : une nouvelle nef est élevée au XVIIe siècle et quatre travées y sont ajoutées vers l'ouest en 1768, date gravée sur le pignon occidental. En 1870 l'absidiole nord s'effondre ; la chapelle nord est aujourd'hui en ruine et le cimetière a été transféré en 1886. Après la Seconde Guerre mondiale un porche décoré d'une Vierge à l'Enfant en bois, signée Charles Jacob, fut ajouté. Des fouilles menées dans les années 1970 ont permis de retrouver le sol originel de l'église et des squelettes de moines fondateurs. L'édifice a été restauré de 2007 à 2008. L'église illustre la transition entre les styles roman et gothique : l'extérieur, de facture romane, est renforcé par des contreforts, tandis que le chœur présente l'une des premières voûtes en croisée d'ogives de la région parisienne. Le chœur et la chapelle sud conservent une quarantaine de chapiteaux sculptés, datés de la première moitié du XIIe siècle, figurant animaux, monstres, scènes bibliques et décors végétaux. Un autel du XIIe siècle, retrouvé au milieu du XXe siècle, a été replacé dans l'abside ; un autel contemporain, conçu par le sculpteur Vincent Guiro, a été installé en 2008. Le vitrail de la fenêtre centrale du chœur, représentant le Bon Pasteur, a été réalisé par le maître‑verrier Albert Martine d'après un carton de Maurice Denis daté de 1943. On observe enfin des traces de litre funéraire peinte sur une colonne de l'abside.