Origine et histoire de l'Église Saint-Julien
L'église Saint‑Julien est située à Fretigney‑et‑Velloreille, en Haute‑Saône. À l'exception de la sacristie reconstruite et du local de chaufferie, l'édifice présente les caractéristiques décrites ci‑dessous. La guerre de Dix Ans (1634‑1644), épisode franc‑comtois de la guerre de Trente Ans, a particulièrement éprouvé la province, qui est rattachée au royaume de France avec le traité de Nimègue de 1678. L'ordonnance d'août 1669 a organisé l'administration des eaux et forêts et, après le rattachement, la Franche‑Comté a été intégrée à la « Grande maîtrise des eaux et forêts des Duché et Comté de Bourgogne, Besse et Alsace », chargée de la gestion des forêts royales et ecclésiastiques. Le 20 mai 1741, les habitants demandent la vente du quart de réserve des bois pour financer des réparations de l'église et du clocher. Le 15 juin 1741, Joseph Roger et l'architecte François Ducy constatent sur place que « tous les murs sont si caducs qu'ils menaçaient une ruine prochaine » et recommandent la construction d'une nouvelle église ; peu auparavant l'archevêque de Besançon, Antoine‑Pierre II de Grammont, avait interdit d'y célébrer des offices. Le maître particulier des eaux et forêts charge François Ducy d'établir plans et devis, mais les échevins signalent que Jean‑Pierre Galezot en avait déjà fourni en 1741 et que son intervention était prévue, notamment l'intervention d'un stucateur confirmée en 1751. Après la mort de Jean‑Pierre Galezot en juin 1742, son frère Jean‑Joseph Galezot réactualise le devis au moment de l'adjudication des travaux à l'entrepreneur Charles‑François Cornibert le 4 septembre 1751 ; les travaux de gros œuvre sont achevés deux ans plus tard et les pierres proviennent d'une carrière de Frétigney. La réception des travaux a lieu le 31 mars 1762 en présence de la veuve de l'entrepreneur et de l'architecte expert Jean‑Charles Colombot. L'église est construite selon un plan en croix latine : nef unique précédée d'un clocher‑porche, deux chapelles peu profondes de part et d'autre de la nef, transept et chœur comportant une partie droite et une abside à trois pans. Le clocher‑porche est coiffé d'un toit à l'impériale recouvert en fer blanc et la croisée du transept est surmontée d'une coupole octogonale sur pendentifs. La majeure partie du mobilier date de 1753‑1755 ; Jacques‑François Marca réalise alors les retables en stuc de l'autel majeur et des autels des chapelles ainsi que les décors des pendentifs de la coupole. Le 10 octobre 1775, l'intendant Charles André de Lacoré demande à Jean‑Charles Colombot d'estimer les réparations de la toiture du clocher ; les travaux sont adjugés au ferblantier Jean‑François Billet et réceptionnés le 17 juillet 1776 ; celui‑ci fait réaliser la grille en fer forgé de l'entrée de la nef. Le 10 avril 1786, l'architecte de Dôle Anatole Amoudru signe un devis comportant 231 articles pour des travaux de maçonnerie, charpenterie, couverture, vitrerie, peinture et sculpture. Le 25 octobre 1872, les architectes Jacques Humbert et Adrien Renahy, avec les élus de la commune, constatent la vétusté de la charpente, de la couverture et des ferblanteries du dôme et décident de les remplacer ; le toit à l'impériale est remplacé par une flèche en ardoise en 1873. Des travaux de réhabilitation ont été effectués en plusieurs étapes entre 1991 et 2005. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1988.