Origine et histoire de l'Église Saint-Julien
L'église Saint-Julien, appelée aussi prieuré Saint-Julien, est un édifice roman situé à Saint-Julien (ancienne Saint-Julien-d'Olargues) dans le département de l'Hérault, en région Occitanie. Elle se dresse au sommet d'un coteau planté de vignes, sur le versant sud du massif de l'Espinouse, près de la D14E18 et à quelques centaines de mètres au nord de la D908 et de la vallée du Jaur. L'église est mentionnée dès 899 comme annexe de l'église disparue de Sainte-Eulalie de Surclas et prit plus tard le titre de prieuré ; elle dépendit par la suite de la mense monastique de Cassan et figura parmi les lieux remis au chapitre de la nouvelle cathédrale par le pape Jean XXII. Probablement affectée par les troubles religieux du XVIe siècle, elle subit des dégâts et la nef fut reconstruite en 1585, époque à laquelle la tour fut également ajoutée. Pour élargir la nef, le mur nord fut reporté vers le nord tandis que le mur sud et l'abside furent conservés ; la tour fut alors accolée au sud afin de rétablir une certaine symétrie. L'abside, demi-circulaire à l'intérieur comme à l'extérieur, ne paraît pas remonter à l'édifice primitif de 899 mais a été probablement élevée dans le dernier quart du XIe siècle, lors de la prise de possession par les moines de Cassan ; elle est décorée sur tout son pourtour d'arcatures lombardes géminées. Le chevet présente un décor roman lombard polychrome, couvert de lauzes et rythmé par des lésènes et des arcatures formées de petits arcs groupés par deux, la bichromie résultant du contraste entre un gneiss clair employé pour le mur de l'abside et un poudingue brun, riche en fer et titane, utilisé pour les arcatures et l'alternance des lésènes. À l'intérieur, les quatre travées de la nef sont couvertes de fausses ogives. La tour-clocher comporte deux niveaux peu ajourés surmontés d'un troisième niveau percé de vastes baies en arc brisé, géminées sur la face sud, et ponctué de nombreux trous de boulin. L'abside fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 12 février 1951. L'église est reconnue pour ses qualités acoustiques et accueille des concerts de musique classique.