Origine et histoire de l'Église Saint-Julien-et-Sainte-Basilisse
L’église Saint-Julien-et-Sainte-Basilisse d’Azille, située au cœur du bourg d’Azille (Aude, Occitanie), est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 11 décembre 1912.
Consacrée à Saint-Julien et Sainte-Basilisse, deux saints d’origine syrienne des IIIe–IVe siècles dont le culte s’est tôt répandu en Occident, elle est attestée pour la première fois en 1351 et était, au début du XVIIIe siècle, la paroisse la plus importante de la commune, desservie en 1709 par un curé, un archiprêtre et deux vicaires.
L’édifice a été bâti au XIVe siècle, probablement dans la première moitié du siècle, et a été aperçu lors de la chevauchée du Prince Noir en octobre-novembre 1355 ; il paraît avoir été reconstruit après 1361, la clé de voûte de l’abside portant la représentation de sainte Claire.
Construite d’est en ouest, l’église a été conçue d’un seul jet avec des chapelles latérales prévues dès le plan d’origine, avant l’achèvement du couvent des Clarisses voisin, et l’évolution des modénatures et des remplages reflète l’avancement des travaux vers l’ouest.
L’architecture est caractéristique du gothique languedocien ; l’édifice est élevé en grès local, les pierres de taille moyenne s’effritant partiellement et conférant à l’ensemble une sobriété sobre et sévère.
Le chœur se termine par cinq grandes baies à meneaux qui l’éclairent.
La nef unique, longue de 18 m et large de 14 m, comprend trois travées ; sa grande hauteur a nécessité l’élévation de contreforts imposants entre lesquels s’articulent les chapelles latérales.
Le clocher, placé à l’ouest et légèrement au sud de l’axe de la nef, est de plan carré et se distingue par sa taille et sa hauteur ; il est couronné d’une balustrade ornée de quatre-feuilles et d’un pinacle à chaque angle.
Une tour polygonale au nord‑ouest abrite un escalier à vis qui dessert les niveaux du clocher et aboutit près des cloches et de l’horloge.
Le porche, disposé devant le portail méridional, est décrit comme moderne mais est parfois daté du XVe siècle ; il fait face au sud pour protéger l’entrée du « cers » (vent du nord).
À l’intérieur, les chapelles se succèdent de part et d’autre de la nef : à gauche, Notre‑Dame de la Santé, Saint‑Joseph et Saint‑Roch ; à droite, les Âmes du Purgatoire, le Sacré‑Cœur et la Vierge Marie.
Les fonts baptismaux, en grande partie en marbre de Caunes et protégés par une grille, sont placés au pied du clocher ; un aquamanile est visible au‑dessus.
La chapelle de Notre‑Dame de la Santé conserve une statue polychrome en pierre de la Vierge à l’Enfant datant du XIVe siècle, notable par l’expression des visages.
Entre les chapelles de la Vierge et du Sacré‑Cœur se trouve une statue du Christ sur une croix en fer forgé, anciennement placée sur la place de la Mission, qui dépendait des terres du monastère des Clarisses.
Face au jubé, on peut voir des fresques de Pauthe datées de 1874 ; à l’extrémité de la nef figurent une croix de procession et une peinture représentant une « Descente de la Croix » datée de 1688.
La majeure partie du mobilier est du XVIIIe siècle : les pièces d’autel des chapelles et les balustrades sont en marbre de Caunes, la chaire et l’autel sont en marbre polychrome avec leurs bustes, et le tabernacle ancien de la même période a été placé dans la chapelle Saint‑Joseph.
Jusqu’en 1790, Azille comptait deux églises paroissiales dans le bourg, Saint‑Julien‑Sainte‑Basilisse et Saint‑André (XIe siècle), et plusieurs églises paroissiales se trouvaient à l’extérieur du village, notamment Saint‑Pierre de Jouarres, Saint‑Étienne de Vaissières (Tersan) et Saint‑Cyprien de Floris (Saint‑Cerbier).