Origine et histoire de l'Église Saint-Just
L'église Saint-Just d'Arbois est une église catholique du XIIe siècle, de style roman et gothique, située à Arbois dans le département du Jura en Bourgogne-Franche-Comté, dédiée à saint Just et classée monument historique le 10 septembre 1913. À l'origine élément d'un prieuré bénédictin, elle a été construite dans le style roman bourguignon et comportait un clocher-tour de guet de 75 m intégré aux fortifications de la ville. Au XIIIe siècle, la nef a été voûtée selon le style gothique : la charpente a alors été remplacée par des voûtes en pierre, des croisées d'ogives et des arcs doubleaux. En 1651, le clocher fut détruit par un incendie accidentel provoqué par un feu d'artifice tiré du sommet. Un nouveau clocher fut reconstruit en 1716 ; il mesure 57 m, dont 41 m pour la souche, compte cinq étages et 209 marches, et a été élevé en pierre ocre provenant de la carrière de Montesserin, à 2,5 km à l'ouest ; il est surmonté d'un dôme à l'impériale dit clocher comtois et d'un lanterneau. En 1738, un carillon de onze cloches y fut installé, comprenant le bourdon le plus gros de Franche-Comté, pesant plus de quatre tonnes ; neuf autres cloches ont été ajoutées ultérieurement. L'édifice propose des visites guidées en été et, depuis le balcon du clocher — qui présente une inclinaison sensible des deux côtés — on bénéficie d'une vue panoramique sur la ville.
Outre la tour clocher-porche à entrée latérale, l'église conserve une architecture mêlant roman et gothique : elle comporte trois nefs, une tribune et de nombreuses chapelles. Le chevet roman en hémicycle a été remplacé au XVIe siècle par un chevet carré pourvu d'une verrière au remplage de gothique flamboyant.
Parmi les éléments du mobilier, l'orgue de 1728 provenant de la collégiale Notre-Dame d'Arbois, œuvre du facteur Marin Carouge, fut transféré en 1795 ; son buffet est attribué aux frères ébénistes Lamberthod, auteurs également de la chaire à prêcher datée vers 1745. L'orgue a été classé monument historique le 19 octobre 1976 puis restauré en 1984-1985 par le facteur d'orgues Bernard Aubertin et l'ébéniste Claude Primot. On relève encore quelques sculptures du XVe siècle, une Vierge à l'Enfant dite « à la tige de fleur » datée de 1380, et des vitraux historiés majoritairement du XIXe siècle, à l'exception du vitrail dit du Biou qui est contemporain.
Pour aller plus loin, on peut se reporter notamment aux articles de Joseph Girard (« L'église Saint-Just d'Arbois », Mémoires de la Société d'Émulation du Jura, 1954) et de Pierre Grispoux (« La Vierge à la tige de fleur et le Saint Just de l'église d'Arbois », Nouvelle revue franc-comtoise, septembre 1981).
