Origine et histoire de l'Église Saint-Justinien
Selon la tradition, Charlemagne aurait fondé l'église et affranchi à perpétuité les habitants du lieu de toutes tailles et impositions en récompense de leurs services après une grande bataille contre les Infidèles. Des lettres patentes de François Ier à Louis XVI confirment ces privilèges. Le prieuré est mentionné en 1153 dans le cartulaire de Charroux, dont il dépendait. Le bâtiment actuel ne paraît pas antérieur au XIIe siècle et présente plusieurs phases de construction. L'église se compose d'une nef de six travées inégales, d'un faux carré de transept et d'une abside semi‑circulaire à l'est. Les voûtes du chœur et de l'abside sont en pierre. Le clocher, carré et implanté sur le faux transept, compte un étage percé de deux baies en plein cintre sur chaque face ; il semble avoir été remonté au XVIIIe siècle, peut‑être en même temps que la reconstruction du mur nord de la nef après l'effondrement de 1720. Cet effondrement avait affecté la voûte et le mur nord de la nef, qui furent partiellement reconstruits au cours du XVIIIe siècle. La voûte en brique de la nef date de 1876 et le clocher a été réparé à la fin du XIXe siècle. Côté sud, au niveau du chœur, se trouve la chapelle Saint‑Jean, dite chapelle d'Ordière, édifiée au XVe siècle ; l'arcade d'accès porte un blason représentant une gerbe d'or, motif que l'on retrouve sur la porte ouest de la chapelle et sur la porte de l'escalier du château d'Ordière. Le mur sud de la nef a conservé en partie sa disposition d'origine : il est plus épais sous les grandes arcades, scandé de contreforts‑colonnes terminés en cône et couronné d'une corniche portée par des modillons taillés. Entre 1787 et 1791, des travaux menés par Jean Mas ont été exécutés dans l'église ; le pavé de la nef y fut posé, tandis que les dalles anciennes furent conservées autour des fonts baptismaux. En 1835, la sacristie se trouvait au nord du chœur ; elle fut détruite en 1930 avec les halles voisines et remplacée par une nouvelle sacristie au sud de la chapelle. Le logis primitif du prieuré ne semble pas antérieur au XVe siècle et la tour défensive de l'entrée date de la même période. Le logis fut prolongé vers le sud au XIXe siècle et divers bâtiments à usage agricole s'y ajoutèrent au XIXe siècle, certains peut‑être sur des fondations plus anciennes. Au milieu du XIXe siècle, le logis du prieuré fut transformé en auberge.
