Origine et histoire de l'Église Saint-Laurent
La collégiale Saint-Laurent d'Auzon, située en Haute-Loire, est une ancienne collégiale bénédictine d'architecture romane, marquée par une influence languedocienne et élevée au XIIe siècle. Classé au titre des monuments historiques depuis le 11 août 1906, l'édifice domine le bourg fortifié depuis un tertre rocheux qui le surplombe. Le plan est simple : quatre travées sans bas-côtés, avec un chœur circulaire à l'intérieur et un chevet à cinq pans à l'extérieur, voûté en cul-de-four et appuyé sur un mur intégrant trois absidioles sans saillie extérieure. Les archivoltes des arcatures et les modillons de la corniche sont ornés de sculptures caractéristiques de la région. Un porche ouvert, d'une époque plus ancienne, est adossé à l'entrée latérale ; il repose sur piliers et colonnes dont les chapiteaux, partiellement remblayés jusqu'à la mi-hauteur, portent des sculptures d'animaux, des devises et des scènes de la vie du Christ (Annonciation et Nativité). Des inscriptions sont gravées sur les marches de la porte d'entrée de style byzantin, laquelle conserve des ferrures en fer forgé et ciselé datées du XIe ou XIIe siècle et est encore partiellement couverte de cuir. L'église a été agrandie au nord par trois chapelles au XVe siècle et le clocher, implanté sur la troisième travée, est lui aussi du XIIe siècle. Les matériaux employés comprennent l'arkose, le grès houiller et la leptinite. À l'intérieur, des peintures murales des XIVe et XVIe siècles ornent notamment deux chapelles superposées d'époque gothique dont l'iconographie réunit des thèmes complexes : Jugement dernier, Triomphe de la Croix, cycle de l'Enfance et passion du Christ ; la chapelle supérieure est dédiée à saint Michel, fréquent sur les sites castraux. L'église possède une acoustique remarquable et présente de nombreuses ressemblances avec celle de Mailhat. Au XVe siècle, la famille Montmorin-Saint-Hérent a fait don d'un orgue, et la collégiale conserve de nombreux objets répertoriés dans la base Palissy. Le mobilier comprend une table d'autel romane en granit, la porte authentique en cuir et fer forgé du XIIe siècle, un Christ reliquaire en bois roman des XIIe ou XIIIe siècles, un reliquaire contenant une dent de saint Laurent offert par Jean de Berry, ainsi que des statues dont une Notre-Dame du Portail (fin XIVe siècle) et un saint Pierre (XVIe siècle). La Vierge à l'Enfant dite Notre-Dame du Portail, classée au titre des monuments historiques en 1933, est une élégante statue en pierre calcaire de facture parisienne ; elle mesure 95 cm de hauteur, 28 cm de largeur et 20 cm d'épaisseur, présente des drapés raffinés et le visage de la Vierge couronnée incliné vers l'Enfant. Cette statue aurait orné le portail du château de Jean de Berry jusqu'en 1634 et a été exposée en 2004 au musée du Louvre dans le cadre de l'exposition Paris 1400. L'extérieur de la collégiale a fait l'objet d'une restauration en 2015-2016. Parmi les références bibliographiques figurent des études et notices d'Arsène Bonnefoi, Auguste Casati, Marcel Aubert, l'abbé Julien Lespinasse, Jean Berger et François Casati-Brochier, qui traitent des peintures murales, de la Vierge d'Auzon, des reliquaires et de l'histoire des chanoines.