Origine et histoire de l'Église Saint-Laurent
L'église Saint-Laurent, de culte catholique, se trouve à Béard dans la Nièvre, en Bourgogne-Franche-Comté, au n°2 de la rue de la Fontaine-Bonne-Dame, sur un promontoire dominant la Loire rive droite ; elle est ouverte de 9 h à 18 h toute l'année et est éclairée en été et pour les principales fêtes religieuses. Elle est mentionnée comme cure dans les comptes de l'évêché de Nevers en 1287 et, dans le pouillé de 1478, son titulaire était nommé par le prieur de Lurcy-le-Bourg ; Beardum devait alors la somme de 10 sols au titre de l'impôt ecclésiastique et l'édifice était facilement repérable pour les pèlerins venant de Vézelay vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Pillée pendant la Révolution par une colonne envoyée dans la Nièvre, elle perdit ses cloches, statues et objets du culte, fut vendue comme bien national puis transformée en grange, ce qui la sauva de la destruction ; elle a subi de nombreuses restaurations, notamment après un incendie qui l'a ravagée. De style roman bourguignon, elle présente un plan basilical à une seule nef, un transept saillant et deux chapelles orientées en hémicycle ; la croisée du transept est surmontée d'une coupole sur trompes et d'une tour-clocher. L'édifice est orienté avec un décalage de 18°, conformément à la fête de Saint-Laurent le 10 août. Les éléments conservés permettent de situer la construction au XIe siècle : plan, joints épais en bandeau, claveaux réguliers et contreforts peu épais témoignent de cette datation, et la mise en œuvre révèle un savoir-faire des décennies 1190-1110 ; l'édifice a été réalisé selon le nombre d'or en pierre de Montenoison à grain très fin. L'église primitive comportait une nef unique, plus large que l'actuelle, séparée par un arc diaphragme encadré de passages hauts et étroits donnant sur un transept très large, avec une croisée de plan carré surmontée d'une coupole sur trompes et des bras voûtés en berceau ; le chevet à abside était peut-être précédé d'une travée droite et de deux absidioles ouvrant sur les bras du transept, et des traces de peintures sont encore visibles à la croisée. À l'extérieur subsistent quelques décors sculptés, notamment des bandeaux et des modillons. Lors d'une reconstruction, l'architecte a découpé l'espace en carrés égaux — trois pour la nef et trois pour le transept, de même longueur, soit 30 mètres — et l'abside principale a pris une forme carrée. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1972. La tour-clocher, carrée et à deux étages, présente sur chaque face deux baies géminées à double ouverture ; située à la croisée du transept, elle porte encore des traces de l'incendie de 1359, souvenir de la guerre de Cent Ans, et les absidioles ont été refaites, l'une ayant été entièrement détruite auparavant.