Église Saint-Laurent de Beaumont-sur-Oise dans le Val-d'oise

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Renaissance et néo-Renaissance Eglise gothique

Église Saint-Laurent de Beaumont-sur-Oise

  • Place Monseigneur Gosselin
  • 95260 Beaumont-sur-Oise
Église Saint-Laurent de Beaumont-sur-Oise
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Crédit photo : Chatsam - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

1ère moitié XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Eglise Saint-Laurent : classement par liste de 1862

Origine et histoire de l'Église Saint-Laurent

L’église Saint-Laurent, paroissiale catholique située à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), présente derrière une façade sobre un édifice élégant marqué par les débuts de l’architecture gothique et par un clocher-tour de style Renaissance. Les grandes arcades portent des chapiteaux remarquables, en grand nombre du fait des doubles bas-côtés, particularité unique pour une église de cette période dans le nord de l’Île-de-France historique. Conçue pour une élévation sur trois niveaux avec triforium et fenêtres hautes, la nef est restée inachevée et fut longtemps recouverte d’une simple charpente, en attente d’un éventuel voûtement d’ogives. Classée monument historique sur la liste de 1862, l’église fit l’objet de restaurations mal coordonnées dans les années 1870 et 1878 : des voûtes ont alors été établies au niveau du triforium, abaissant la hauteur de la nef, entraînant une perte de la charpente médiévale et un assombrissement de l’intérieur, ce qui provoqua son déclassement avant un nouveau classement en 1895. Le chœur, partie la plus ancienne de l’édifice, conserve les dispositions du dernier quart du XIIe siècle ; il est éclairé par des fenêtres hautes et se termine par une abside carrée sans bas-côtés. L’église est aujourd’hui au centre d’un ensemble paroissial regroupant les villages de Mours, Nointel et Presles.

Bâtie à l’extrémité nord du centre-ville historique, sur un des points les plus élevés dominant la vallée de l’Oise, l’église ne s’ouvre sur la voie publique que par sa façade occidentale ; il est donc impossible de faire le tour de l’édifice et le chœur reste invisible depuis l’espace public. La première mention de l’église remonte à 1170, mais son authenticité est incertaine et aucun document de construction n’a été conservé. La partie la plus ancienne, dont la cinquième travée du bas-côté nord qui a servi de base à un précédent clocher arasé en 1778, peut être datée d’environ 1130 ; le chœur appartient probablement au troisième quart du XIIe siècle. Le reste de l’édifice relève du premier tiers du XIIIe siècle, la sacristie au sud du chœur ayant été ajoutée au XIVe siècle et le clocher-tour devant la première travée du bas-côté sud datant du XVIe siècle. On ignore si l’église de la seconde moitié du XIIe siècle fut détruite par un incendie ou resta inachevée.

La charpente médiévale, connue par un dessin d’Henri Léonard Bordier, fut dissimulée en 1734 par une voûte en berceau en plâtre financée par le legs de Charles d’Aubigny, puis révélée lors de l’abattement du berceau en 1860. La restauration menée par Eugène Millet après 1860 reconstruisit le pignon occidental et la tourelle d’escalier, libéra les arcades des tribunes mais les retailla en partie, puis fit vendre la charpente du XIIIe siècle aux enchères ; un plafond provisoire couvrit l’église jusqu’en 1878, lorsque des voûtes d’ogives en carreaux de plâtre furent établies sans concertation avec l’architecte en chef des monuments historiques, affectant l’esthétique et la hauteur de la nef. Sur l’initiative de Paul Selmersheim, le classement fut rétabli en 1895, permettant notamment la restauration du clocher sous la direction de Gabriel Ruprich-Robert ; des travaux extérieurs eurent encore lieu en 1907–1908 et à partir de 1928 sous Jules Formigé, qui assura également la remise en état après les bombardements de 1940.

Le plan de l’église, influencé par Notre-Dame de Paris, comprend une nef de six travées sans transept, accompagnée de bas-côtés doubles, et un chœur de trois travées à chevet plat également bordé de bas-côtés doubles, la troisième travée restant libre. Les bas-côtés sont homogènes, sauf aux cinquième et sixième travées du second bas-côté nord, où des piliers massifs matérialisent la base de l’ancien clocher. Le clocher actuel s’élève à droite de la façade, près des premières travées du second bas-côté sud, et une sacristie a été ajoutée devant les septième et huitième travées de ce collatéral. L’accès se fait par le portail occidental ou par un petit portail latéral à droite ; la toiture de la nef est à deux pans et les bas-côtés sont couverts d’appentis adossés.

La façade occidentale, sobre, se compose d’un portail en tiers-point inscrit dans une quadruple archivolte retombant sur colonnettes aux chapiteaux à crochets, et d’un triplet de baies en arc brisé ; la reconstruction du pignon a altéré une partie de son caractère authentique. Le clocher carré de style Renaissance présente quatre niveaux, des contreforts verticaux à chaque angle, des baies plein cintre ajourées et des ornements variés : niches à dais flamboyants, mascarons, rinceaux, urnes sculptées, dôme en pierre surmonté d’un lanternon flanqué de dauphins et de chimères. La présence conjointe d’éléments gothiques et Renaissance fait penser qu’il a été élevé au cours du second tiers du XVIe siècle. Le premier étage abrite une grosse cloche installée en 1820.

À l’intérieur, la nef, d’une grande élégance, est cependant très sombre : la lumière provient essentiellement des baies occidentales, en grande partie bouchées par l’orgue de tribune, et de manière indirecte du chœur et de ses bas-côtés ; quatre travées du bas-côté sud sont dépourvues de fenêtres en raison de la sacristie et du clocher. Les grandes arcades brisées présentent un profil de méplat entre deux tores et retombent, par l’intermédiaire de tailloirs octogonaux, sur des chapiteaux à crochets qui prennent appui sur des colonnes en tambour ; la sculpture y est plus développée au sud qu’au nord. Les tribunes, jadis ouvertes sur les combles des bas-côtés, furent bouchées ou transformées en triforium ; ce dernier, articulé en trois baies par travée sous un arc de décharge, a été utilisé comme support lors de la mise en place des voûtes de 1878 et a été largement remanié par les restaurations, plusieurs chapiteaux ayant été refaits.

Les doubles bas-côtés, empruntant leur principe à Notre-Dame de Paris mais originaux pour le XIIIe siècle en milieu rural, sont voûtés d’ogives dès l’origine et présentent des chapiteaux à crochets d’une grande qualité, ornés de motifs végétaux (chêne, vigne, arum). Les travées orientales des bas-côtés du chœur se terminent par des murs droits et forment des petits compartiments qui servent de chapelles où se trouvent des autels néogothiques. La cinquième travée du bas-côté nord, base de l’ancien clocher, conserve une voûte d’ogives archaïque et des massifs de maçonnerie qui permettent de la dater autour de 1130.

Le chœur, plus bas que la nef et bien proportionné, comporte deux travées rectangulaires couvertes par une voûte sexpartite et une travée carrée à l’est sous une voûte différente ; les colonnes et leurs chapiteaux, aux larges feuilles plates préfigurant les crochets gothiques, sont d’un grand intérêt artistique. La troisième travée forme une abside carrée sans bas-côtés ; les restaurations de 1879 et les interventions de 1897 ont toutefois modifié son authentique configuration, en remplaçant le triplet du chevet par une grande baie unique et en appliquant des arcatures décoratives sur les murs latéraux. Dans l’ensemble, le chœur évoque, par sa voûte sexpartite et sa sculpture sobre, l’église Saint-Julien-le-Pauvre de Paris, et certains spécialistes le situent autour des années 1150–1160.

Liens externes