Origine et histoire de l'Église Saint-Laurent
L'église Saint-Laurent, située dans le bourg de Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques), présente une silhouette extérieure plutôt modeste et un intérieur très riche. L'édifice, qui date de la première moitié du XVIIe siècle et remplace une église du XIIe siècle, adopte un plan simple : un clocher implanté au-dessus d'un porche hors-œuvre et une nef unique à chevet polygonal. Un porche saillant s'appuie à l'angle sud-ouest ; il est situé sous une salle qui servait autrefois de lieu de réunion aux jurats et aux chefs de famille et contient une Pietà, un petit oratoire et une statue de saint Léon du XVIIIe siècle, dite offerte par la reine Marie-Anne de Neubourg. Le clocher octogonal actuel, avec une haute flèche, a remplacé un clocher triangulaire à la fin du XIXe siècle. À l'intérieur, trois niveaux de tribunes en bois sculpté encadrent la nef ; ces galeries étaient traditionnellement réservées aux hommes jusque dans les années 1960. Le chœur est surélevé et pavé de mosaïques. L'édifice abrite un remarquable ensemble tabernacle-retable et des statues de qualité : le tableau central représentant le Martyre de saint Laurent, inspiré d'Eustache Lesueur, date du XVIIe siècle et fait l'objet d'une reconnaissance au titre des monuments historiques. Le retable baroque, œuvre de Jean-Baptiste Dartiguecave, est orné de colonnes torsadées, de pampres et de fruits sculptés sous une corniche denticulée surmontée d'une croix entourée d'anges ; Dieu le Père y est figuré bénissant de la main, et le tout est flanqué de rinceaux latéraux terminés par des têtes de jeunes hommes. Le décor peint des voûtes, sur fond ocre rouge, date de 1904 et comprend notamment une allégorie du Saint-Esprit sous forme de colombe. Des céramiques florentines offertes par Edmond Rostand pour la première communion de son fils Jean complètent le décor. Deux vitraux datés de 1868, signés Gustave Dagran, représentent saint Michel Garicoïts, sainte Thérèse d'Avila, la Nativité et la Descente de la Croix ; les autres verrières sont de la fin du XIXe siècle et l'ensemble des vitraux a été restauré en 2019. Réputée pour son acoustique, l'église accueille régulièrement des concerts, notamment de chœurs basques. L'édifice dépend pour le culte de la paroisse Saint Michel Garicoïts du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron et a été inscrit aux monuments historiques en 2012. Il a fait l'objet d'une restauration entre 2017 et 2019.