Origine et histoire de l'Église Saint-Laurent
L’église catholique Saint-Laurent est située place de l’Église à Dieffenbach-au-Val, dans le Bas-Rhin. Elle a été édifiée sur l’emplacement d’une ancienne recluserie fondée vers 1300 par la famille comtale de Werde. En 1369, l’évêque Jean de Ligny transforma la recluserie en prébende sacerdotale, y adjoignit ses revenus et y nomma un clerc, Bürkelin, chargé des communautés de Dieffenbach et de Neubois sous l’autorité du recteur de Neuve‑Église. La seigneurie de Franckenbourg, dont dépendait Dieffenbach, passa en 1489 au Grand‑Chapitre de la cathédrale de Strasbourg. Le rez‑de‑chaussée de la tour‑choeur est considéré comme un vestige de la chapelle de la recluserie et daterait de la première moitié du XIVe siècle. À la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, sans doute après 1489, le clocher fut rehaussé et de nouvelles baies percées dans le chœur. La paroi ouest de la tour porte, au niveau du comble de la nef, une ou deux traces d’arrachements provenant d’anciennes toitures. Après le développement progressif de la communauté villageoise depuis la fin de la guerre de Trente Ans, une nouvelle nef et une sacristie furent construites en 1699, puis un vicariat fut créé le 23 mai 1701. L’agrandissement de la nef vers l’ouest en 1785, dirigé par le curé François‑Joseph Karst (1725‑1803), s’accompagna de l’élévation d’une façade écran de style néo‑classique d’une grande sobriété. Karst fit également remployer des éléments plus anciens, notamment le sommet d’une croix funéraire datée de 1734 et deux bénitiers en grès placés à l’envers sur le fronton ; les plans portent la signature de Vautrin de Saint‑Urbain. La charpente révèle deux campagnes de construction, probablement celle de 1699 — date portée sur la troisième baie sud de la nef — et celle de 1785 — date portée sur la deuxième baie sud. Le remplage de la baie nord de l’étage de la tour‑choeur fut endommagé lors de la réquisition des cloches pendant la Seconde Guerre mondiale. Dieffenbach fut érigée en paroisse en 1803, avec Neubois en annexe. Selon Baumann, l’architecte d’arrondissement Antoine Ringeisen intervint pour des réparations en 1861. Le cimetière fut agrandi en 1924 et béni le 19 octobre de la même année par Mgr Kolb. En 1957, le curé Victor Frey (1910‑1986) fit agrandir la sacristie, adjoindre une chapelle baptismale contre le gouttereau sud, restaurer l’intérieur et remplacer le garde‑corps de la tribune d’orgue. L’extérieur de l’édifice fut restauré en 1985. L’église, à l’exception de l’adjonction de la sacristie et de la chapelle baptismale, est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques.