Origine et histoire de l'Église Saint-Laurent
L'église Saint-Laurent de Fleurance est une église catholique située dans la commune de Fleurance, dans le département du Gers en région Occitanie, France. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1907. De proportions imposantes — 70 m de longueur pour 35 m de largeur —, elle est un bel exemple du style gothique méridional et a été édifiée en trois phases du XIVe au XVIe siècle, perceptibles à l'extérieur par les décrochements successifs des toitures de la nef centrale. Construite en brique et en pierre, sa polychromie est caractéristique. La façade ouest s'ouvre sur un portail voussuré flanqué de six enfeus décorés et est dominée par un clocher carré surmonté d'un lanternon octogonal percé de baies à meneaux, avec une flèche couverte de tuiles plates à crochets datées de la fin du XIVe–début du XVe siècle. L'influence toulousaine est nettement perceptible dans la composition extérieure. À l'intérieur, l'église présente un plan à trois nefs sans transept, typique du Midi. Jusqu'au XVIIIe siècle, l'espace liturgique était organisé en paliers successifs vers le chœur ; cette configuration demeure visible sur la base des piliers, enterrés à l'est et exhumés à l'ouest. Le chœur, de la première moitié du XIVe siècle, est polygonal et percé de trois grandes baies de style rayonnant tardif. Les trois travées qui suivent datent de la première moitié du XIVe siècle, tandis que les trois dernières travées sont voûtées d'ogives en étoile et appartiennent à la fin du XIVe–début du XVe siècle. La nef centrale atteint 14 m de hauteur au niveau du chœur et 18 m au niveau du portail ; elle est flanquée de bas-côtés plus bas et contrebutée par une série de petits arcs-boutants dissimulés dans les combles, ce qui a limité les possibilités d'ouverture. Des chapelles de style gothique flamboyant ont été élevées aux XVe et XVIe siècles. Les trois verrières du chœur sont l'œuvre d'Arnaud de Moles, auteur aussi des vitraux de la cathédrale d'Auch et partiellement de l'église de Mirande ; elles portent sa signature et la date 1500, mentionnée lors d'une restauration par E. Hirsch en 1877, et représentent, au registre central, la Sainte-Trinité et la Vierge, et, à droite, l'arbre de Jessé. L'église conserve une Vierge à l'Enfant en pierre polychrome dorée du XVe siècle, statue qui, pendant les guerres de Religion et la Révolution, fut dite à l'origine de nombreux miracles. Le Gers compte une trentaine d'orgues, dont un tiers du patrimoine est déjà classé ; comme aux XVIIe et XVIIIe siècles, au XIXe siècle les paroisses faisaient appel à des facteurs réputés. Les grandes orgues de Fleurance, de 34 jeux, ont été réalisées en 1865 par Jules Magen, élève d'A. Cavaillé‑Coll, dans une facture romantique ; le buffet est de style néo‑gothique. Jules Magen, installé à Agen, a réalisé les orgues de Mirande, qui sont l'exacte réplique de celles de Fleurance. La partie instrumentale de l'orgue est classée au titre d'objet des monuments historiques depuis 1975. Plusieurs éléments du mobilier sont répertoriés dans la base Palissy, et les vitraux datant du XVIe siècle sont classés au titre d'objet des monuments historiques depuis 1862. Des photographies et vues anciennes, notamment par Camille Enlart, ainsi que des images du clocher depuis la place de la halle‑hôtel de ville, de la façade, des arcades, de la nef, de statues (saint Jude, sainte Anne et la Vierge à l'Enfant) et de diverses scènes de vitrail illustrent l'édifice.
