Origine et histoire de l'Église Saint-Laurent
L'ancienne église Saint-Laurent, située dans le faubourg de Saint-Laurent-de-Langeais sur les hauteurs de Langeais (Indre-et-Loire), se trouve à environ 700 mètres au nord-ouest du centre-ville. Elle a été édifiée sur un site religieux ancien : des fouilles ont mis au jour une première église carolingienne et ont attesté la présence d'un édifice du VIIIe siècle. Prieuré-cure dépendant de l'abbaye de la Trinité de Beaulieu-lès-Loches, il est mentionné dès l'époque de Foulques Nerra. La partie la plus ancienne de l'édifice actuel remonte au XIe siècle ; l'église romane a été agrandie au XIIe siècle, notamment par la création d'un transept, d'un nouveau porche et d'un chœur terminé par une abside. À partir du XIe siècle, l'église a également servi de lieu d'inhumation. Des aménagements ont encore été apportés au XVIe siècle, avec la construction d'un mur diaphragme isolant l'abside principale, puis quelques modifications au XVIIe siècle. Désaffectée pendant la Révolution, elle fut vendue comme bien national en 1798 et utilisée ensuite comme bâtiment agricole puis dépôt de matériaux. Des fouilles archéologiques ont été conduites en 1901 et des sondages réalisés en 1988 en vue de travaux de restauration. Le portail d'entrée et le porche primitif ont été détruits en 1938 ; une porte moderne a été percée et les arrachements des murs latéraux du porche restent visibles en façade. Classée monument historique en 1990, l'église conserve l'un des meilleurs ensembles romans d'Indre-et-Loire dans son état d'origine, hormis la perte du porche. L'édifice présente un plan en croix latine avec une nef romane du XIe siècle, un transept dont chaque bras porte une absidiole en demi-cercle sur son mur oriental, et un chœur formé d'une travée droite et d'une abside du XIIe siècle. Les murs de la nef, initialement en petit appareil, ont partiellement été repris en moyen appareil, mais la maçonnerie d'origine et les trous de boulins des échafaudages restent visibles dans le mur gouttereau nord et en façade. Les baies en plein cintre qui éclairent la nef datent du XIXe siècle et ont été rouvertes après avoir été murées. La travée de chœur, construite en moyen appareil après la nef, est plus étroite que celle-ci et l'abside semi-circulaire qui la termine est encore plus resserrée, la séparant de la nef par le mur diaphragme du XVIe siècle.