Origine et histoire de l'Église Saint-Laurent
L'église Saint-Laurent de Lattes, située dans l'Hérault en région Occitanie, est un édifice roman construit aux XIIe et XIIIe siècles. Lattes, ancien port commercial de Montpellier, est mentionné au XIIe siècle sous diverses appellations. Après sa mise en ruine, sans doute liée aux guerres de Religion ou à une crue du Lez, une reconstruction est attestée en 1689 sur un plan réduit ; la nef fut également réédifiée au XVIIe siècle. L'absidiole nord et les murs de la nef et des transepts ont disparu. L'abside et la façade appartiennent au roman de transition du XIIIe siècle ; l'abside, l'absidiole et les corbeaux de la façade sont classés au titre des monuments historiques depuis le 22 juillet 1913. Deux culs-de-lampe conservés aux angles du chœur, avec amorce de nervure, indiquent que des voûtes renforcées par des diagonaux existaient autrefois. L'édifice, couvert de tuiles, est bâti en pierre de taille en grand appareil. Il constitue un bel exemple d'opus monspeliensis, l'alternance d'assises posées à plat et sur chant, appliqué sur toute la façade occidentale et le chevet. Le chevet se compose d'une abside semi-circulaire flanquée d'une seule absidiole, l'absidiole nord-est ayant été détruite lors de la réédification de la nef. L'abside est rythmée par de fins pilastres, percée de trois fenêtres reliées par un cordon saillant prolongeant le larmier et décorée de bandes et de moulures encadrant les baies. Une puissante corniche en saillie la couronne, portée par des modillons sculptés de têtes d'animaux ou de visages humains ; à l'absidiole, ces corbeaux évoquent le roman bourguignon. La façade occidentale, entièrement réalisée en opus monspeliensis, présente une porte rectangulaire au niveau inférieur et un oculus à l'étage ; au-dessus de cet oculus une série de sept corbeaux se distingue : les trois du centre figurent des têtes d'animaux, les deux de chaque côté des visages humains, et l'une des têtes d'animal ainsi qu'un visage portent une couronne. Le mur de façade reste roman, l'appareil alterné se prolongeant jusqu'au sommet du clocheton qui comporte une unique baie campanaire ; la porte et l'oculus datent toutefois du XVIIe siècle. Par contraste, la façade méridionale est en moellon, rythmée par de puissants contreforts et composée de deux travées, chacune percée d'une fenêtre à simple ébrasement sous la corniche.