Origine et histoire de l'Église Saint-Laurent
L'église paroissiale Saint-Laurent se situe à Mouthier-Haute-Pierre, dans le Doubs, et est dédiée à Laurent de Rome. Édifiée en 1390 à la limite du cimetière du prieuré, elle remplace une église antérieure dont la date de construction est inconnue. Une première phase d'agrandissement, commencée en 1512 par le maçon Claude d'Usié et attestée par une inscription sur le linteau de la porte sud, s'achève en 1521. Une seconde campagne de travaux débute en 1542 avec la construction du chœur ; la tour-clocher est quant à elle achevée en 1581. En 1747, les fenêtres gothiques de la nef sont détruites et un même toit couvre dorénavant la nef et les bas-côtés. Des marques de tâcheron subsistent sur la façade antérieure et sur la face latérale sud de la sacristie. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 8 juin 1926 et restauré en 1957. L'église dépend de la paroisse d'Ornans, dite paroisse de la Haute Vallée de la Loue, rattachée au diocèse de Besançon.
La tour-clocher, dont la flèche est en pierre tuf de la région, culmine à 43 mètres ; elle est ornée de têtes sculptées et coiffée de quatre clochetons, chaque face présentant des baies en tiers-point divisées par un meneau en deux lancettes. La nef est voûtée d'ogives gothiques.
Le mobilier de l'église comporte plusieurs éléments protégés : le retable du maître-autel, daté du XVIIe siècle, et la chaire à prêcher du XVIIe siècle, richement sculptée (symboles de la papauté, feuilles d'acanthe, clés) et provenant, selon la tradition, de l'église Saint-Pierre détruite à la Révolution, sont classés à titre d'objet en 1916. Parmi les tableaux classés en 1982 figurent une Adoration des mages du XVIe siècle, une composition représentant saint Blaise, saint Grégoire et sainte Agathe, et une Notre-Dame des sept douleurs du XVIe siècle. Sont également protégées des sculptures : les statues du Christ en croix, de la Vierge et de saint Jean, formant le calvaire et datant du XVe siècle (classées en 1916), ainsi qu'une statue-reliquaire de la Vierge à l'Enfant datée de 1669 et signée de l'orfèvre Jean-Baptiste Thouverey (classée en 1901). Divers accessoires liturgiques — calices, plats à quêter, ostensoirs — sont inscrits à titre d'objet en 2005.