Origine et histoire
L'église Saint-Laurent, située à Morlanne dans les Pyrénées-Atlantiques, présente des éléments architecturaux des XIVe, XVe et XVIe siècles, avec des annexes de la façade occidentale et un porche ouvert au milieu de la façade sud ajoutés au XVIIIe siècle. Le plan comprend une nef de trois travées, prolongée côté nord par trois petites chapelles, et une abside polygonale. Les voûtes en briques reposent sur des nervures prismatiques dont les retombées sont marquées par des bandeaux de feuillages ornés de quelques figures dans le goût de l'époque Louis XII. Deux fenêtres de la face latérale sud et trois fenêtres de l'abside conservent des meneaux et des broderies du XVe siècle. L'édifice est construit sur une motte d'environ 1,60 m à l'extrémité nord de l'agglomération et est attesté dès le Xe siècle, bien que la localisation de la chapelle castrale reste incertaine. Il semble que deux agglomérations diffuses se soient constituées à l'origine, l'une au sud devant la motte et l'autre autour de l'église. Les parties les plus anciennes datent du XIIIe siècle, en particulier la tour-clocher rectangulaire à l'ouest, pourvue de créneaux et comparable à la tour dite de Monréal à Sauveterre-de-Béarn. Au troisième quart du XIVe siècle, lorsque Gaston III Fébus fait édifier le château fort pour son demi-frère Arnaud-Guilhem, d'importants travaux modifient l'église : celle-ci est en quelque sorte enfermée dans une enveloppe défensive supplémentaire et l'appareil de galet remplace la pierre de taille dans les parties hautes. L'édifice n'est pas le résultat d'un plan d'ensemble préconçu, mais d'aménagements successifs répondant aux nécessités, notamment durant les guerres de Religion, en 1569, lorsque l'église devient temple. Elle est rendue au culte catholique après l'intervention de Louis XIII, vers 1620. Au XVIIe siècle, des fenêtres gothiques du côté sud sont obturées et un portail est construit, tandis qu'un mobilier riche y est installé. Des restaurations menées en 1911 ont en revanche supprimé des éléments de fortification jugés inutiles, tels que créneaux, merlons, meurtrières et chemin de ronde intérieur. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1911.