Origine et histoire de l'Église Saint-Léger
L'église Saint‑Léger de Balagny‑sur‑Thérain (Oise, Hauts‑de‑France) est une église paroissiale catholique au plan cruciforme, située place Gabriel‑Péri, au sud de la mairie. Elle conserve le souvenir des saintes Maure et Brigide : leurs reliques et deux châsses‑statues sont exposées dans l'ancienne chapelle seigneuriale et plusieurs vitraux du XIXe siècle leur sont consacrés, tandis que le titulaire reste saint Léger d'Autun. L'édifice résulte d'une longue succession de campagnes de construction et de remaniements, du XIe au XIXe siècle, qui en expliquent la diversité stylistique. La nef, l'une des plus anciennes du Beauvaisis, présente des murs en appareil en arête‑de‑poisson et des fenêtres romanes étroites aujourd'hui bouchées ; elle remonte au XIe siècle. Une travée supplémentaire, bâtie vers 1130, prolonge la nef et livre des traces d'un voûtement d'ogives primitif ainsi que des tailloirs réemployés. Des travaux de la première période gothique, vers 1200, sont visibles dans le mur méridional de cette travée et dans le croisillon nord du transept, dont la voûte et les colonnettes datent de cette époque. Le chœur actuel a été reconstruit au XIVe siècle et ses fenêtres à lancettes et remplages en témoignent ; la guerre de Cent Ans a retardé le voûtement du sanctuaire. À la fin du XVe ou au début du XVIe siècle la voûte de la travée additionnelle de la nef est refaite dans un style flamboyant et une base de clocher est ajoutée au nord, mais le clocher lui‑même n'est achevé que plus tard et une baie d'escalier porte la date de 1662. Vers le milieu du XVIe siècle la croisée et le croisillon sud sont remaniés et la chapelle seigneuriale est édifiée à l'emplacement de l'ancien croisillon sud. Les voûtements de la croisée et certaines interventions intérieures ont ensuite été repris au XIXe siècle dans un goût néogothique. Les restaurations du XIXe siècle ont notamment modifié l'aspect de la nef par l'ouverture de grandes fenêtres, la mise en place de fausses voûtes d'ogives en plâtre et divers décors financés pour partie par la famille Rossignol ; le porche actuel date de la fin du XIXe siècle et abrite une statue ancienne de saint Léger. Extérieurement, l'église se présente par volumes distincts : une nef simple en petit moellon, une base de clocher au nord, un transept débordant avec une chapelle seigneuriale en pierre de taille dotée de larges baies et un chœur à chevet plat. Le clocher, visible depuis le parvis, est d'allure composite, percé de baies variées et coiffé d'une pyramide d'ardoise ; la chapelle seigneuriale se distingue par son appareillage soigné et son remplage de fenêtres d'inspiration renaissante. À l'intérieur, l'arc triomphal à double rouleau et certains tailloirs témoignent de réemplois, tandis que chapiteaux, culs‑de‑lampe et profils d'ogives traduisent les différentes phases de construction. La travée ajoutée est couverte d'une voûte sexpartite flamboyante aux ogives prismatiques retombant sur des culs‑de‑lampe sculptés, le croisillon nord conserve la voûte la plus ancienne de l'église, et la base du clocher sert de petite chapelle secondaire et de second porche, avec les aménagements nécessaires à la manipulation des cloches. Le mobilier comprend une Vierge à l'Enfant en pierre du XVIe siècle classée monument historique (arrêté du 5 décembre 1908), des vitraux consacrés aux saintes Maure et Brigide, des fonts baptismaux sculptés par Gustave Redon en 1888, plusieurs statues et fragments de retable, ainsi que les châsses renfermant des reliques. Les reliques de Maure et Brigide furent transférées dans l'église après la démolition de la chapelle du parc du château en 1839 et une procession a lieu à l'Ascension. Inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 12 avril 1927, l'église présente un intérêt archéologique notable en raison de la coexistence d'éléments romans, gothiques, Renaissance et néogothiques. Des travaux de consolidation et de restauration ont été menés à plusieurs reprises : consolidation nord et ouest en 1985, réfection de la toiture et remise aux normes des installations électriques en 1996, renforcement de la chapelle sud à partir de 1997 et restauration progressive des vitraux en 1998 sous le contrôle de l'architecte des bâtiments de France. Aujourd'hui la vie paroissiale y est limitée hors saison hivernale ; l'église est affiliée à la paroisse Sainte‑Claire de Mouy et accueille des messes dominicales anticipées en alternance avec des communes voisines.