Origine et histoire de l'Église Saint-Léger
L'église Saint-Léger de Delincourt conserve, à l'exception de la nef, des parties orientales remarquables pour la finesse de leur architecture. Le transept et le chœur, édifiés par le chapitre de la collégiale royale Saint‑Mellon de Pontoise, présentent un gothique primitif dont les voûtes d'ogives et les chapiteaux renvoient encore au roman tardif ; ces éléments datent du troisième quart du XIIe siècle. Le clocher central en bâtière, élevé au-dessus de la croisée du transept et achevé au début du XIIIe siècle, adopte un vocabulaire plus résolument gothique et se distingue par des proportions jugées très équilibrées. Peu après l'achèvement du clocher, deux collatéraux furent ajoutés au nord et au sud du chœur ; leurs voûtes ont été réalisées ou remaniées autour du début du XIVe siècle, et deux fenêtres à remplage appartiennent à la même période. À la Révolution, le chœur fut prolongé vers l'est par une abside à pans coupés, réalisée à la fin du XVIIIe siècle, dont la voûte en pierre fut remplacée par une voûte en bois vers 1860. Les chapiteaux romans du vaisseau central du chœur et des croisillons, d'une grande qualité sculpturale, ont été classés au titre des monuments historiques par arrêté du 5 novembre 1911. Le reste de l'église, à l'exclusion de la nef, a été inscrit aux monuments historiques par arrêté du 12 avril 1926. Architecturale-ment, les travées orientales forment trois vaisseaux à ogives à un niveau d'élévation, la croisée servant d'assise au clocher ; l'abside polygonale et sa voûte en bois sont toutefois postérieures. Le transept conserve des doubleaux et formerets aux profils archaïques, des ogives et des clés de voûte sculptées, tandis que les chapiteaux sculptés mêlent motifs végétaux et figures symboliques. Extérieurement, les parties orientales montrent un appareil mêlant pierre de taille et moellons, des contreforts à larmiers et des pignons signalant le clocher et les croisillons. Le clocher s'organise en trois niveaux, avec un étage de beffroi largement ajouré percé de baies en arc brisé et couronné d'un toit en bâtière. Après la Seconde Guerre mondiale, les toitures ont été refaites à plusieurs reprises et une campagne de restauration municipale a été engagée en 1988 ; plusieurs tranches de travaux ont été conduites entre 1990 et 1995, suivies d'interventions ponctuelles (réparations des verrières nord après la tempête de 1999, remplacement d'abat‑sons et de planchers dans les années 2000). L'édifice a connu une période de dégradation et d'usage réduit, la célébration régulière des messes dominicales ayant cessé vers 2005, puis une réouverture ponctuelle en 2015 après un regain d'attention porté par l'association des Amis de Delincourt, active depuis 2007 dans la collecte de fonds et la restauration d'éléments mobiliers. L'église dépend aujourd'hui de la paroisse Saint‑François‑d'Assise du Vexin, siège à Chaumont‑en‑Vexin, qui a suspendu les messes dominicales en 2018.