Origine et histoire de l'Église Saint-Léger
L'église Saint-Léger, église catholique paroissiale de Jagny-sous-Bois (Val-d'Oise), est un édifice partiellement conservé et classé monument historique depuis 1980. L'ensemble subsistant comprend le clocher, le chœur avec ses deux travées droites du vaisseau central, les collatéraux et l'abside polygonale ; la nef originelle, qui comptait à l'origine six travées, a été démolie au milieu du XXe siècle après l'effondrement des couvertures et de la charpente. Le clocher en bâtière, simple et construit en moellons, pourrait remonter au XIIIe siècle et a fait l'objet de réparations en 1955, puis en 1982 et 1985. Le chœur et les collatéraux, achevés vers le milieu du XVIe siècle, présentent des caractéristiques du premier style de la Renaissance française tout en conservant une conception gothique flamboyante. À l'extérieur le chœur est sobre ; l'intérieur révèle un riche décor de la Renaissance, avec notamment des dais sculptés pour les niches de l'abside qui constituent une particularité locale. La nef primitive, au caractère rustique, avait longtemps souffert de problèmes de stabilité et sa charpente s'est effondrée avant sa démolition. Des campagnes de travaux et de consolidation se sont succédé : réparations au XIXe siècle, interventions en 1982, 1985 et 1993-1996, une première phase de consolidation en 2005-2006 et des travaux conduits en 2013 qui ont permis la réouverture pour la messe de Noël 2013. Ces chantiers ont été marqués par de longues interruptions liées aux difficultés de financement et à la nécessité d'obtenir l'aval des services des monuments historiques. L'édifice est accessible depuis la rue Faflot et le parvis aménagé sur l'emplacement de la nef disparue ; il est entouré du cimetière et du jardin de la mairie, ce qui permet d'en faire le tour. L'implantation est irrégulière, l'axe de la nef disparue et celui du chœur présentant une importante déviation, et l'élévation septentrionale est alignée sur un chemin rural. Les élévations subsistantes combinent moellons et pierre de taille : le chœur est traité en pierre de taille soignée tandis que les bas-côtés et le mur de la nef démolie sont en moellons de qualité plus grossière. Les baies du chœur sont hautes, en arc brisé, munies d'un remplage de type Renaissance composé de deux arcades en plein cintre surmontées d'un oculus, et la baie axiale est bouchée. À l'intérieur, le vaisseau central présente des voûtes ogivales au profil encore flamboyant, des grandes arcades en arc brisé et des supports mêlant formes gothiques et éléments de la Renaissance, notamment certains chapiteaux et clés de voûte sculptées. Les chapiteaux du second ordre portent guirlandes, bucranes et feuilles d'acanthe, mais plusieurs sont partiellement endommagés. La clé de voûte de l'abside, richement sculptée, associe volutes, feuilles d'acanthe et une grappe de fruits ; d'autres clés de voûte montrent des motifs divers, parfois sobres. L'abside se distingue par des culs-de-lampe inspirés du corinthien et par quatre dais en encorbellement destinés à abriter des statues ; ces dais comportent des édicules corinthiens et des soubassements finement travaillés. Le décor sculpté de l'abside, d'une grande finesse, a été rapproché par des spécialistes des ateliers du château d'Écouen et présente des affinités avec d'autres réalisations régionales. Les bas-côtés conservent des travées remodelées, avec des supports refaits, des pilastres nus ou des massifs d'angle, des culots et quelques chapiteaux partiellement conservés ; ils bénéficient d'un éclairage latéral qui les rend généralement plus lumineux que le vaisseau central. Le bas-côté nord comporte une première travée devenue chapelle indépendante depuis la démolition de la nef. Le mobilier est riche et varié : parmi les pièces anciennes, trois objets sont classés aux monuments historiques — une statuette en bois polychrome du Christ de pitié attribuée à la fin du XVe siècle, une Vierge de Douleur en bois du premier quart du XVIe siècle et une statuette en bois d'un évêque, probablement saint Léger, datée du XIVe siècle. On y trouve également une statuette en pierre de saint Côme du début du XVe siècle, des fonts baptismaux en pierre ornés d'une frise et d'un pied sculpté évoquant la Renaissance, ainsi que la cuve conservée d'une chaire à prêcher dont les panneaux sculptés et la frise rappellent des modèles des XVIe–XVIIe siècles. Sous l'Ancien Régime l'église dépendait du doyenné de Montmorency et la cure relevait de la nomination de l'évêque de Paris ; après les réorganisations diocésaines, Jagny-sous-Bois appartient aujourd'hui au diocèse de Pontoise et fait partie de la paroisse regroupée dite « paroisse des onze clochers », où les messes dominicales sont célébrées de façon irrégulière.
