Construction initiale XIIe siècle (≈ 1250)
Édification de l'église avec des éléments romans et gothiques.
XVe siècle
Restauration et renforcement
Restauration et renforcement XVe siècle (≈ 1550)
Campagne de restauration pour renforcer l'édifice.
XVIe siècle
Modifications architecturales
Modifications architecturales XVIe siècle (≈ 1650)
Rénovation des voûtements et remaniement des collatéraux.
XVIIe siècle
Modifications de la toiture
Modifications de la toiture XVIIe siècle (≈ 1750)
Unification de la couverture entre la nef et le transept.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Eglise : classement par arrêté du 6 janvier 1904 et par arrêté du 10 septembre 1913
Personnages clés
Hugues II Campdavène
Donateur de l'église à l'abbaye de Molesme en 1095
Robert de Molesmes
Fondateur de l'abbaye de Molesme, dont les moines vinrent s'installer à Lucheux
Saint Léger
Évêque d'Autun, martyr et saint patron de l'église
Origine et histoire de l'Église Saint-Léger
L'église Saint-Léger de Lucheux, située à environ 5 km au nord de Doullens dans la Somme, est une fondation ancienne, probablement réalisée au Xe ou au début du XIe siècle. Elle porte le vocable de Saint-Léger, évêque d'Autun martyrisé en la villa de Sarcingeo (le Cherchin) vers 670. Collégiale à ses débuts, elle fut donnée avec ses dépendances le 17 juin 1095 par Hugues II Campdavène à l'abbaye de Molesme pour devenir un prieuré bénédictin suivant la règle de Robert de Molesmes ; des moines de cette abbaye vinrent s'y installer à la demande du comte. Du prieuré subsistent aujourd'hui l'église et le logis du prieur, transformé en sacristie ; l'édifice a longtemps été à la fois prioral et paroissial. La construction actuelle a débuté au XIIe siècle, à partir des années 1130, et s'achève vers 1175 ; elle conserve un caractère nettement roman tout en introduisant dans le chœur des éléments de la nouvelle architecture gothique, notamment dans le voûtement. Certaines voûtes ogivales du XIIe siècle figurent parmi les plus anciennes de France, tandis que d'autres voûtements datent du XVIe siècle ; les collatéraux ont été remaniés aux XVIe et XVIIe siècles. Une campagne de restauration visant à renforcer l'édifice a vraisemblablement eu lieu au début du XVIe siècle, et des modifications importantes affectèrent la toiture et le transept aux XVIIe ou XVIIIe siècles, avec notamment l'unification de la couverture entre la nef et le transept. Vendue comme bien national, l'église retrouva rapidement son statut paroissial. L'état de conservation est inégal : la façade occidentale, très sobre et construite en pierre aux XVIe–XVIIe siècles, souffre de la dégradation des parties remaniées au XVIIe siècle et de restaurations en brique réalisées de façon inégale au fil des siècles. Le chœur et la nef conservent de beaux chapiteaux romans du XIIe siècle, dont certains illustrent les péchés capitaux, et les arcades en plein cintre de la nef reposent sur des piliers cylindriques. Un vitrail représente l'exécution de saint Léger, montrant deux des hommes chargés du supplice agenouillés en prière après leur conversion et le troisième, derrière le martyr, l'arme levée. Le maître-autel du XVIIIe siècle provient de l'ancienne chapelle du château.