Origine et histoire de l'Église Saint-Léger
L'église Saint-Léger est une église catholique paroissiale située au centre de Vauciennes, dans la vallée de l'Automne, département de l'Oise en Hauts-de-France. Elle a été édifiée entre la fin du XIIe siècle et le second quart du XIIIe siècle, période pendant laquelle a été bâtie la nef, et relève principalement du gothique primitif, sauf les bas-côtés qui datent de 1628. De dimensions modestes, l'édifice présente le plan minimal d'une église gothique complète : une nef de trois travées avec bas-côtés, un transept et un court chœur terminé par une abside pentagonale. La façade occidentale se distingue par une grande rosace qui a perdu son réseau et par un portail à quintuple archivolte, tandis que les chapiteaux de la nef portent une sculpture naturaliste, encore perceptible malgré l'altération due à l'humidité. Le sol marécageux du village a très tôt gêné la construction : deux chapelles orientées n'ont pas été achevées, le clocher n'a pas été développé en étage de beffroi et des reprises structurelles ont été nécessaires dès l'origine. Malgré un exhaussement important, les fondations baignent toujours dans l'eau et l'humidité a rongé la sculpture de nombreux chapiteaux. Classée au titre des monuments historiques par arrêté du 23 février 1951, l'église dépend aujourd'hui de la paroisse Saint-Sébastien de Crépy-en-Valois et n'accueille des messes dominicales qu'environ tous les deux mois. Implantée rue de l'Église, presque face à la mairie, l'église est orientée vers la voie publique sans parvis ; son élévation méridionale jouxte une propriété privée, le nord est bordé par l'ancienne école et le chevet ouvre sur un terrain municipal accessible depuis le parking de la rue de l'Église. L'édifice n'a pas fait l'objet d'une monographie complète ; les repères chronologiques proviennent d'une analyse stylistique qui situe le début des travaux à la fin du XIIe siècle et leur achèvement dans les années 1230–1240, selon Dominique Vermand. Les chapelles orientées prévues au nord et au sud n'ont jamais été menées à terme : la chapelle sud a été élevée à mi-hauteur et réutilisée pour la sacristie, la chapelle nord n'a été que brouillonnée. Des désordres structurels liés au terrain humide sont visibles dans l'appareil ; Vermand estime que des piles occidentales de la croisée ont été reprises au moment de l'ouverture de la nef, et des interventions plus tardives datent de 1628 pour la reconstruction des bas-côtés et de 1686 pour des travaux de restauration et le renforcement des contreforts de l'abside. Sous l'Ancien Régime, la paroisse relevait du doyenné de Coyolles et de l'archidiaconé de la Rivière dans le diocèse de Soissons ; la seigneurie dépendait des comtes de Crépy avant d'être cédée par le duc Philippe d'Orléans à l'abbaye de Longpont. À la Révolution la paroisse de Chavres a été réunie à celle de Vauciennes, le diocèse de Soissons a été supprimé et la paroisse a été rattachée successivement au diocèse de Beauvais, annexé à Amiens lors du concordat de 1801, puis de nouveau au diocèse de Beauvais après son rétablissement en 1822 ; le cimetière a été transféré en 1828. L'intérieur s'atteint par neuf marches aboutissant au portail occidental, seul accès, et l'église, régulièrement orientée, développe un plan cruciforme symétrique le long de son axe. La nef, relativement haute par rapport aux dimensions générales, n'a jamais été voûtée : des supports et des tailloirs montrent qu'un voûtement avait été prévu, mais le choix d'une nef non voûtée semble lié aux contraintes du terrain ; les bas-côtés et la nef sont couverts de fausses voûtes en berceau en bois et plâtre, alors que le transept et le chœur sont voûtés d'ogives. Les grandes arcades en tiers-point, à double rouleau, retombent sur des chapiteaux uniques aux corbeilles sculptées de feuilles polylobées, dont la plupart ont souffert de l'humidité ; les hautes baies de la nef, longues et étroites, ont été bouchées lors de l'édification des bas-côtés en 1628. La croisée du transept s'appuie sur quatre piles losangées ouvragées de faisceaux de colonnettes qui reçoivent doubleaux et ogives, mais plusieurs fûts ont été noyés dans des massifs de maçonnerie ou remplacés, et l'enfoncement du sol a fait disparaître les bases anciennes. Le chœur, bien proportionné malgré sa profondeur modeste, est subdivisé par un doubleau intermédiaire reposant sur des faisceaux de colonnettes ; des arcs de décharge au nord permettent de franchir des sources, et les cinq hautes baies en plein cintre de l'abside, dépourvues de remplage, assurent un éclairage marqué. À l'extérieur, la façade ouest est dominée par un grand oculus entouré d'un double ébrasement et d'un cordon à têtes de clous, tandis que le portail s'orne d'une quintuple archivolte portée par petits chapiteaux ronds sculptés ; une corniche de feuilles entablées court le long des murs gouttereaux. Un bas-relief dit « le souffleur », représentant une tête soufflant dans l'oreille d'un homme barbu avec une corne de vache, se lit à l'angle entre la nef et le croisillon sud. Le « clocher » n'est pas un beffroi achevé : il comprend un étage intermédiaire aveugle et une bâtière perpendiculaire à l'axe du vaisseau, épaulés par des contreforts aux angles et percés de baies abat-son vers le nord et le sud, disposition expliquée par l'instabilité du terrain et par le développement linéaire du village. Le transept sud porte une tourelle d'escalier octogonale desservant les combles et étayant les accès au clocher, et les contreforts du chevet, étroits mais saillants, traduisent une réfection tardive du XVIIe siècle qui respecte le style gothique primitif. Le mobilier compte peu d'éléments anciens classés : Louis Graves signalait en 1843 des fonts baptismaux en marbre et des vitraux datés de 1567 désormais disparus ; à la fin du XXe siècle un triptyque de Claude Barre a été placé dans l'abside. La plupart des boiseries, statues et éléments mobiliers ont été cédés à des communes voisines dans les années 1970–1980, le confessionnal fut converti en penderie et il subsiste notamment la partie supérieure de la grille du chœur en fer forgé ornée d'un Christ en croix, tandis que le mobilier liturgique actuel reste minimal.