Origine et histoire de l'Église Saint-Limin
L'église Saint-Martin, anciennement dite Saint-Limin, se situe au centre du village de Thuret, en Limagne, dans le nord-est du Puy-de-Dôme (Auvergne). Classée au titre des monuments historiques en 1850, elle est de style roman et parfois qualifiée de priorale. La construction comporte des éléments datés des XIe et XIIe siècles : la nef et les bas-côtés appartiennent au XIe siècle, tandis que le transept, l'abside centrale et les absidioles relèvent du XIIe siècle ; d'autres observations évoquent une campagne de construction autour de 1150–1170. Au XVe siècle, la nef a reçu des voûtes sur croisées d'ogives. La partie supérieure du clocher central a été abattue à la Révolution puis reconstruite au début du XIXe siècle dans un style roman, et le second niveau a été élevé en pierre de Volvic après la Révolution. L'édifice a fait l'objet de restaurations au cours des XIXe et XXe siècles et l'intérieur a été modifié au XIXe siècle par Aymon Mallay. L'église est bâtie en pierre calcaire blanche provenant des carrières de Chaptuzat et présente un plan basilical simple. La façade occidentale, sobre, est ornée d'une archivolte en plein cintre et de chapiteaux sculptés, tandis que le portail latéral méridional, également en plein cintre, comporte un linteau historié et un programme sculptural centré sur un Christ en majesté en mandorle, entouré des archanges saint Michel et saint Gabriel. Le chevet est tripartite, d'ordonnance pyramidale, avec une abside semi-circulaire flanquée de deux absidioles plus petites. La priorale est richement décorée : ses sculptures abondent, notamment les chapiteaux. Si beaucoup de chapiteaux sont des réfections du XIXe siècle, soixante-quatre chapiteaux romans subsistent principalement à l'intérieur ; ils montrent des décors végétaux et plusieurs chapiteaux historiés aux thèmes alors courants en Limagne. Parmi ces motifs figurent une représentation simplifiée du péché originel, un aigle, un singe cordé présenté seul, un porteur de mouton, un chapiteau aux griffons proche de celui de Notre-Dame du Port à Clermont-Ferrand, ainsi qu'un Daniel dans la fosse aux lions. L'église abrite également une Vierge noire vraisemblablement du XVIIe siècle et un sarcophage médiéval en pierre. C'est dans cette église que Pierre Romançon (1805–1862), futur frère Bénilde, fut baptisé et fit sa première communion ; il fut canonisé par Paul VI en 1967. Enfin, la dédicace de l'édifice a évolué au fil des siècles : Saint-Genès, Saint-Limin (mentionné en 1311), Saint-Martin, Saint-Bonnet au XIXe siècle, puis Saint-Bénilde à partir de la seconde moitié du XXe siècle.