Origine et histoire de l'Église Saint-Louis de la cité Nouméa
L’église Saint‑Louis de la cité Nouméa, à Rouvroy (Pas‑de‑Calais), est un édifice catholique construit à l’initiative de la Compagnie des Mines de Drocourt lors de la reconstruction d’après la Première Guerre mondiale ; elle fait partie des éléments du site n°48 inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco le 30 juin 2012. L’édifice, érigé au printemps 1928 grâce à l’impulsion de Louis Dupont et de Noël Beaugrand, s’inscrit au centre d’un ensemble urbain organisé autour d’un axe principal réunissant écoles et presbytères, tous exécutés en brique de teinte identique par les architectes Charles Duval et Emmanuel Gonse. L’église constitue le seul exemple d’édifice à plan centré réalisé par ces architectes ; son plan rappelle la croix grecque et s’inspire de Sainte‑Sophie de Constantinople. Le clocher carré, porté par deux piliers en béton, se dresse en avant de la façade principale. L’ossature est en béton masqué par un parement de briques, la charpente métallique comportant des pannes en fer. La travée unique de la nef est couverte par une coupole reposant sur trompes intradossées à ressauts et limitée sur quatre côtés par des arcs en plein cintre, dont deux communiquent avec les bras du transept ; le chœur s’achève par une abside à trois pans. Quatre coupoles de colonnes soutenant la voûte centrale donnent accès à quatre absidioles obliques qui abritent les autels secondaires. Les principaux artisans associés au chantier sont Henri Marret pour les fresques, Raymond Couvègnes pour la sculpture, Raymond Subes pour la ferronnerie d’art, Jean Gaudin pour les verrières et l’entrepreneur M. Thibierge de Douai. L’ornementation intérieure repose largement sur des motifs en brique et des décors peints : sous les trompes à ressauts, Henri Marret a figuré en quatre scènes les œuvres sociales de saint Louis dans une dominante bleue, tandis que l’étage supérieur de la coupole présente les Évangélistes dans des tons rouges et bruns, la calotte étant ornée de huit médaillons consacrés à l’Agneau et aux sept dons du Saint‑Esprit. À l’origine, les murs étaient enduits d’un mortier de chaux ocré et les verrières ajoutaient une dominante jaune à l’ensemble ; la frise du chemin de croix et la plupart des fresques ont cependant été recouvertes d’une couche de chaux éteinte, seule subsistant la fresque du chœur dite du Chêne de Vincennes, tandis qu’une partie de la frise du chemin de croix a été retrouvée sous un contreplaqué lors de travaux de rénovation en 2011 et attend une restauration. Les fonts baptismaux ont reçu une nouvelle ornementation vers 1978 du peintre polonais Eugeniusz Mucha, le linteau conservant encore l’inscription latine "QUI HABET AURES AUDIENDI AUDIAT". L’autel en marbre, don de la famille de l’abbé Casimir Grabas, renferme des reliques dont la présence est attestée par un parchemin déposé le 18 septembre 1988 à l’occasion des quarante ans de prêtrise de l’abbé Blanchant ; y figurent notamment des reliques liées à saint Clément, sainte Claire d’Assise, saint François de Sales, saint François d’Assise, sainte Jeanne de Chantal, saint Jean‑Marie Vianney et saint Théophane Vénard. La toiture en ardoise a été révisée en 1991, travaux suivis de la bénédiction de la croix du coq, et la cloche Marie‑Louise a été baptisée le 6 avril 1930 en présence comme parrain de Louis Dupont et comme marraine de Marie‑Louise Beaugrand. La paroisse, d’abord rattachée successivement aux doyennés de Vimy puis de Billy‑Montigny, a été érigée en 1931 sous le nom de Rouvroy‑Nouméa ; la communauté des sœurs de l’Immaculée Conception s’y est installée en 1934. Aujourd’hui l’église dépend du diocèse d’Arras et fait partie de la paroisse Saint‑Joseph‑en‑Haute‑Deûle du doyenné d’Hénin‑Carvin ; la messe dominicale de la communauté française y est célébrée une fois par mois. Les titulaires du service pastoral se sont succédé, côté français, de l’abbé Henri Carière à l’abbé Joseph Wachala, et, côté polonais, depuis l’abbé Bernard Berk jusqu’à l’abbé Joseph Wachala SChr, les noms et dates figurent dans les registres paroissiaux.
