Origine et histoire de l'Église Saint-Louis
L'église Saint-Louis, située à Rochefort en Charente-Maritime, a été rebâtie entre 1836 et 1838 par l'architecte municipal Félix Garde sur l'emplacement d'une ancienne chapelle des Capucins dont seul le clocher de 1768 a été conservé. Le parti adopté est monumental : un portique à colonnes corinthiennes et fronton triangulaire ouvre sur la rue Audry-de-Puyravault et précède un plan basilical. L'édifice comprend trois vaisseaux et cinq travées voûtés en berceau, séparés par des arcades en plein cintre reposant sur des piliers carrés ornés de pilastres ioniques qui portent un entablement courant le long de la nef. Les grandes arcades communiquent avec des bas-côtés flanqués d'autant de chapelles que de travées, formant une série de chapelles latérales richement ornées. L'abside semi-circulaire abrite un maître-autel à baldaquin d'inspiration baroque qui intègre deux tableaux de 1837 ; l'ensemble de l'intérieur conserve un décor peint polychrome du milieu du XIXe siècle, les éléments les plus anciens se trouvant dans le chœur. Les sculptures des retables, du ciborium et de la chaire ont été réalisées par Philippe‑Auguste Godefroy et Joseph Pillet entre 1837 et 1865. En 1864, le mur de chevet a été reculé jusqu'au clocher par absorption de l'ancienne sacristie, et en 1865 l'orgue a été acquis auprès des établissements Merklin‑Schultz. La chapelle Saint‑Louis contient le tombeau de Michel Bégon, intendant de la marine et de la généralité de La Rochelle, dont l'action en faveur de l'embellissement de la ville est soulignée par l'épitaphe « Hanc nascentem urbem ligneam invenit, lapideam reliquit ». L'histoire paroissiale montre une ancienne implantation religieuse : la ville s'était d'abord organisée autour d'une église romane Notre‑Dame, tandis qu'une chapelle castrale dédiée à saint Charles, agrandie en 1679, fut érigée en paroisse sous le vocable de Saint‑Louis en 1686. Cet ancien sanctuaire, pourvu de deux autels latéraux et d'un clocher en 1728, fut démoli après la Révolution ; son clocher fut surélevé et transformé en « Tour des Signaux » pour la communication sémaphorique avec Fouras. Le titre paroissial fut transféré en 1791 à la chapelle des Capucins, qui avait reçu des aides municipales au XVIIIe siècle, dut être étayée en 1830 et fut rebâtie entre 1836 et 1838 en ne conservant que le clocher. L'église Saint‑Louis est l'un des rares témoins du néo‑classicisme en Charente‑Maritime et s'inspire, selon les références de l'époque, de modèles parisiens comme Notre‑Dame‑de‑Lorette et l'église de Saint‑Germain‑en‑Laye. Les bas‑côtés et les chapelles, notamment celles dédiées au Sacré‑Cœur, à saint Antoine de Padoue et à saint Joseph, présentent un riche décor sculpté et peint. L'édifice est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 22 juin 1987.