Eglise Saint-Louis à Brest dans le Finistère

Eglise Saint-Louis

  • 29200 Brest
Eglise Saint-Louis
Eglise Saint-Louis
Eglise Saint-Louis
Crédit photo : Broenberr - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

L’église Saint-Louis, figurant au cadastre section CH, parcelle n°86 : inscription par arrêté du 12 décembre 2018.

Origine et histoire

L'église Saint-Louis de Brest, consacrée à saint Louis, est un monument moderne élevé pendant la reconstruction de la ville après la Seconde Guerre mondiale sur les ruines de l'ancienne église construite entre 1686 et 1785. Œuvre collective des architectes Yves Michel, Jean Lacaille, Jacques Lechat, Yves Perrin-Houdon et Hervé Weisbein, elle a été bâtie entre 1953 et 1958, est la plus grande église française reconstruite après-guerre et a été inscrite au titre des monuments historiques en 2018. L'édifice actuel repose dix mètres au-dessus de l'ancienne église dont quelques vestiges subsistent dans les sous-sols.

L'église primitive, commencée en 1686 et consacrée en 1702 mais achevée seulement en 1785, fut conduite successivement par Siméon Garangeau, Amédée François Frézier et Pierre-Joachim Besnard et remplaça la vieille église des Sept-Saints. Frézier réalisa le baldaquin du maître-autel, achevé en 1758 et placé au centre du chœur, qu'il soutint par quatre colonnes monolithes de marbre cipolin provenant des ruines de Leptis Magna; Louis XIV en avait reçu un lot de Libye en 1689 et quatre colonnes non utilisées à Versailles furent obtenues par Frézier. Ce baldaquin, œuvre de la maturité de Frézier, fut vivement loué pour son appareil et son esthétique, et l'ancien maître-autel conservait le tableau Le Martyre des Maccabées, illustrant les confusions légendaires autour des récits des « Sept Saints ». L'ancienne église fut gravement endommagée par les bombardements et par les représailles de l'occupant durant l'été 1944, puis rasée lors de la reconstruction.

L'église du XXe siècle, d'une architecture très verticale, s'inspire d'églises modernes de la Suisse germanophone, notamment l'Antoniuskirche et l'Allerheiligenkirche de Bâle. L'édifice mesure 95 mètres de long, 27 mètres de large et 24,5 mètres de hauteur sous voûte; il est flanqué d'un clocher en béton armé dont la taille fut réduite par rapport aux premières esquisses et dont l'élan est interrompu par un lanterneau de cuivre d'un côté et par le baptistère de l'autre. Une grande baie au‑dessus de la nef éclaire le maître-autel; le parement en pierre de Logonna contraste avec les parois de béton et le mur Ouest, presque aveugle, répond au mur‑verrière Est dans une symbolique du Mal et du Bien. Les portes rouges évoquent le sang des Brestois morts pendant la guerre et leur forme rappelle les portes de sous-marins, référence à l'histoire maritime de la ville; deux fines colonnes à l'entrée n'ont pas reçu leur habillage en cipolin vert pour des raisons budgétaires.

Malgré les critiques et l'aspect inachevé de certains éléments comme le clocher tronqué, la nouvelle église se distingue par la qualité et l'audace de sa conception et par l'importance de son art moderne intérieur. Le maître-autel et le calvaire surmontant le sanctuaire, ainsi que l'autel de la chapelle du Saint-Sacrement, ont été réalisés par le sculpteur Philippe Kaeppelin, et la chapelle du Saint-Sacrement est ornée d'une tapisserie de Jean Olin. Les vitraux constituent un point fort de l'ensemble : ceux de Maurice Rocher représentent quatre saints bretons et d'autres figures, tandis que Paul Bony, Jacques Bony et Léon Zack signent des vitraux dans le chœur, la nef et la chapelle. André Quélen fut curé de Saint-Louis dans les années 1960.

Le calice, fabriqué avec l'or et l'argent recueillis après le drame de l'abri Sadi‑Carnot et orné des pierres précieuses récupérées, fut volé le 15 janvier 2008 puis retrouvé quelques jours plus tard grâce à la vigilance d'un antiquaire. Le chemin de croix, livré en avril 2017, est l'œuvre de Marion Le Bec; il comporte une quinzième station consacrée à la Miséricorde et l'artiste a déclaré s'être inspirée du film La Passion du Christ de Mel Gibson.

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