Origine et histoire de l'Église Saint-Loup
L'église Saint-Loup est l'église paroissiale de Saint-Loup-de-Naud, en Seine-et-Marne, dédiée à saint Loup, évêque de Sens au VIIe siècle. Elle était autrefois l'église du prieuré bénédictin Saint-Loup, signalé comme disparu en 1560 à la suite des guerres de religion et pillé par les protestants en 1567. Un domaine se trouvait déjà au Xe siècle sur le site : une chapelle consacrée à saint Loup qui, vers 980, fut donnée par l'archevêque de Sens aux moines de l'abbaye Saint-Pierre-le-Vif, qui y fondèrent un prieuré. La construction de l'église commença dans la seconde moitié du XIe siècle avec l'élévation du chœur, du transept et des deux premières travées de la nef. Vers 1160, l'archevêque Hugues de Toucy offrit au prieuré une relique de saint Loup, et, probablement grâce au comte de Champagne Henri le Libéral, la nef fut alors prolongée de quatre travées et un portail occidental surmonté d'une tour fut édifié dans un style de transition vers le gothique. Au XIIe siècle se forma autour du prieuré un village desservi par l'église, tandis que le prieuré lui-même connut des revers : il fut victime de bandes anglaises pendant la guerre de Cent Ans, abandonné par ses moines et mis en commende. Le prieuré déclina ensuite et fut dissous à la Révolution française. L'édifice fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1846. Des premiers travaux de restauration furent entrepris après 1871. En août 2011 un arrêté municipal de péril entraîna la fermeture temporaire de l'église, qui rouvrit au public en décembre 2013. En 2016, des collectes de financement, notamment avec l'aide de la Fondation du patrimoine, ont été engagées pour l'assainissement, la restauration et la protection du portail. L'édifice, implanté au sommet du coteau dominant la vallée du Dragon et le centre du village, présente un aspect sobre et austère, souligné par un clocher élevé au‑dessus de la croisée du transept. L'abside est percée de trois fenêtres dépourvues d'ornementation. Le porche abrite un portail daté d'environ 1160, dont la décoration sculptée est particulièrement remarquable, en particulier les statues‑colonnes qui témoignent des premiers développements du gothique. À l'intérieur, la nef et son collatéral sud, la voûte de l'abside et la base des colonnes portent les traces des diverses campagnes de construction et de restauration. Dans le transept sud est exposé un tableau de Charles‑Nicolas Lambinet, daté de 1775, représentant Clotaire II implorant le pardon de saint Loup. L'église a pu inspirer les églises de Balbec et de Saint‑André‑des‑Champs dans À la recherche du temps perdu ; Marcel Proust, qui serait venu plusieurs fois à Saint‑Loup‑de‑Naud, évoque l'église de Balbec comme partiellement romane, froide par nature mais digne d'une visite pour qui se trouve dans la région.