Origine et histoire de l'Église Saint-Loup
L'église Saint-Loup, située dans le bourg de Saint-Loup dans le département de la Manche en Normandie, est un édifice catholique en granite datant du premier tiers du XIIe siècle. Les éléments romans — voûte d'arêtes, arc triomphal, doubleaux en plein cintre du chœur, voussures et colonnettes épaisses du portail occidental — confirment cette datation ; la porte sud et les baies de la tour appartiennent au deuxième quart du XIIe siècle. Elle est la mieux préservée d'un groupe d'églises romanes de l'Avranchin et la seule à avoir conservé son plan primitif : une nef unique rectangulaire couverte d'une charpente et un chœur de deux travées terminé par un hémicycle. La tour centrale présente, à l'étage inférieur, au nord et au sud, une double arcature aveugle en plein cintre à peine saillante, soulignée par une archivolte continue ; l'étage supérieur, marqué par un bandeau, ouvre sur chaque face une baie à double archivolte. La tour est surmontée d'une petite corniche à modillons qui soutient une flèche octogonale en charpente couverte d'ardoise, percée d'une lucarne sur chacune de ses faces ; le passage du carré à l'octogone se fait par des sortes de demi-pyramides logées dans les angles. Parmi les particularités architecturales figurent le profil commun du portail occidental, de la porte sud et des baies de la tour, de nombreuses corbeilles et bases sculptées, ainsi que de gros modillons sculptés de personnages grotesques et de figures humaines sous la corniche du chœur. La seule modification notable de l'édifice roman est l'ouverture, en 1602, d'une chapelle latérale dans la seconde travée du chœur, côté nord. À l'exception de la sacristie et de la chapelle septentrionale, l'église est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 25 avril 1921. Le mobilier est remarquable : un ensemble de la fin du XVIIe siècle dont plusieurs pièces sont protégées au titre d'objets (autels secondaires et retables du XVIIe siècle, fonts baptismaux et Pietà du XVIe siècle), un tableau représentant l'Adoration des mages (XVIIe siècle), une verrière de onze vitraux du XXe siècle réalisée par Flandrin-Latron et l'atelier Degusseau, des statues du XVIIe siècle (saint Gilles, saint Loup, Ange gardien et saint Michel terrassant le dragon) ainsi que la tribune en bois du XVIIe siècle.
