Origine et histoire de l'Église Saint-Luc
L'église Saint-Luc est une église paroissiale située à Raon-l'Étape, dans les Vosges, et fait partie du diocèse de Saint-Dié. Elle est l'une des deux églises de la ville depuis la fusion de Raon-l'Étape et de La Neuville-lès-Raon en 1947 ; l'autre église est dédiée à saint Georges. Une première église Saint-Luc, édifiée à l'extérieur de l'enceinte vers 1279, fut détruite pendant la guerre de Trente Ans puis reconstruite en 1437. Remplacée en 1729 par un bâtiment près de la mairie, elle devint insalubre en raison de sa proximité avec la rivière, fut fermée à plusieurs reprises (1778, 1809) puis démolie en 1832. L'église actuelle a été construite selon les plans de l'architecte François Grillot entre 1825 et 1832, sur l'autre rive de la rivière. L'édifice a subi de sérieux dommages lors des guerres de 1914-1918 et 1939-1945. En raison de ses nombreuses colonnades, il est surnommé « petite Madeleine » en référence à l'église parisienne de La Madeleine. L'église a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 19 décembre 1986. Le sol marécageux lié à la proximité d'un canal a conduit à l'implantation de la tour au-dessus du chœur. L'édifice mesure 61 mètres de long et 21 mètres de large, pour une superficie cadastrale de 1 230 m². Les vitraux actuels, réalisés par l'atelier Georges Gross de Nancy pour remplacer ceux brisés pendant la guerre, ont été posés entre 1947 et 1953 ; on y trouve notamment un vitrail de l'Esprit Saint dans l'oculus et un vitrail représentant saint Luc, patron des peintres. Le grand orgue, inauguré le 15 février 1931 par Gaston Litaize, possède plusieurs claviers et de nombreux jeux ; parmi ceux-ci figurent des Montre 8', Bourdon 8', Gemshorn 8', Flûte majeure 8', Prestant 4', Flûte 4', Nasard 2 2/3', Doublette 2', Tierce 1 3/5', Basson 16', Trompette 8', Clairon 4', Diapason 8', Salicional 8', Unda Maris 8', Cor de nuit 8', Flûte douce 4', Quinte 2 2/3', Flageolet 2', Mixture, Cromorne 8', Voix humaine 8', Principal 8', Flûte harmonique 8', Viole de gambe 8', Voix céleste 8', Fugara 4', Octavin 2', Plein-Jeu, Bombarde 16', Basson-hautbois 8', Soubasse 16', Quinte 10 3/5', Basse ouverte 8' et Violoncelle 8'. Depuis son inauguration, l'instrument a été joué par des organistes tels que Michael Matthes, François-Henri Houbart, Vincent Warnier, Pascal Reber et David Cassan. Pour remplacer les cloches détruites lors de l'incendie de l'église le 21 août 1914, une commande fut passée au fondeur Georges Farnier de Robécourt en 1920 ; environ 7,7 tonnes de cuivre et d'étain furent fondues à 1 200° puis coulées dans cinq moules pour former le « Carillon de la Victoire ».