Origine et histoire de l'Église Saint-Maclou
L'église Saint-Maclou de Conflans-Sainte-Honorine conserve un plan et des élévations résultant de campagnes de construction et de remaniements successifs. La nef présente des piles rectangulaires et des modillons romans dissimulés dans les combles qui laissent envisager une origine ancienne, éventuellement à la fin du XIe siècle, tandis que la base du clocher et la première travée du chœur relèvent d'un roman tardif attribué au XIIe siècle. La croisée du transept a conservé des chapiteaux datés du deuxième quart du XIIe siècle et des chapiteaux à crochets du XIIIe siècle témoignent d'interventions ultérieures au niveau des arcades latérales du chœur. À partir de la fin du Moyen Âge le chœur a été agrandi : on lui a ajouté une travée droite ouvrant sur une abside à cinq pans, ainsi que la chapelle de la Vierge au sud et une sacristie au nord ; un projet d'extension lié à la famille de Montmorency au XVIe siècle n'a jamais été achevé mais a laissé des traces iconographiques et une colonnette engagée. Une châsse renfermant les reliques de sainte Honorine est conservée dans l'église depuis le IXe siècle, même si l'identification de l'édifice primitif mentionné dans les sources anciennes reste incertaine. Après la Révolution, l'édifice fit l'objet d'un constat de dégradation et de premières réparations, avant des travaux plus importants au XIXe siècle. Sous la conduite du curé et de l'architecte Poittevin, la seconde moitié du XIXe siècle a vu la pose d'une tribune d'orgue en 1857, des vitraux et des décors, l'aménagement de la sacristie et la réfection d'éléments du bas-côté nord ; une peinture du chœur date de la même période. La décision du conseil de fabrique de poser des voûtes néo-gothiques en briques et plâtre au début des années 1870 suscita des critiques d'experts et de l'administration des Monuments historiques, et donna lieu à des modifications ultérieures, dont l'abaissement du plancher de la tribune en 1897 pour dégager la rosace occidentale et améliorer la sonorité de l'orgue. Le clocher, reconstruit en 1927 par l'architecte des Monuments historiques Étienne Ruprich-Robert, a été relevé après un violent dommage causé par la foudre ; l'édifice avait été inscrit à l'inventaire supplémentaire dans les années 1920 et classé au titre des monuments historiques en 1993. Des campagnes récentes ont restauré et consolidé la base du clocher, nettoyé et refait des voûtes flamboyantes, et depuis 1995 ont notamment supprimé les voûtes néo-gothiques en plâtre et briquettes pour remettre au jour les plafonds lambrissés anciens. L'église a bénéficié de plusieurs opérations de restauration au tournant des années 2000 et dans la décennie suivante, et des travaux ponctuels sont encore nécessaires pour achever la remise en état du mobilier, des verrières et des parements ; la municipalité envisage notamment la restauration des vitraux du bas-côté sud endommagés pendant la guerre. Monument inscrit et classé, l'édifice reste un lieu de culte paroissial actif.
