Origine et histoire de l'Église Saint-Maclou de Mantes
La fondation de la paroisse Saint-Maclou est inconnue ; selon Bruno Dufaÿ elle pourrait remonter au XIe siècle, le culte de saint Malo ne se développant dans la région qu’après le transfert de ses reliques à Paris en 965. Les chroniques indiquent que l’église fut édifiée sur l’emplacement de l’hôtel-Dieu après le sac de la ville par Guillaume le Conquérant en 1087; le cimetière fut transféré et un marché installé à sa place. En 1205 la création d’étaux sur la place de Saint-Maclou fut autorisée. En 1403 l’édifice fut « toisé » et la tour mesurait 70 toises. Des orgues y furent posées en 1583 et des travaux de couverture et charpente eurent lieu en 1591. Au XVIIe siècle l’église subit de graves dommages : en 1612 la foudre frappa la tour, et à la fin du siècle le chœur et les bas-côtés s’effondrèrent ; le chœur endommagé fut reconstruit à partir de 1693. Le chœur primitif comportait un petit clocher en forme de lanterne, accessible par un escalier en vis aménagé dans un pilier, visible sur un dessin de la ville de 1610. En 1705 le beffroi et la chapelle de la Charité furent rétablis, et en 1713 le « retour » du chœur ainsi que ses boiseries et sculptures furent achevés. Déjà au milieu du XVIIIe siècle l’église était en mauvais état : des travaux furent engagés après 1751, une chapelle provisoire aménagée et, en 1765, des grilles et une porte en fer forgé furent posées au chœur. Le culte y fut supprimé en juin 1791. En 1793 il fut décidé de détruire le chevet pour élargir la place du Marché, réduite par le percement de la rue Royale. L’église fut vendue en l’an VII à Philibert Alexandre et à Simon le Vieil (ou le Veül); ces acquéreurs souhaitaient la transformer en halle aux grains et marché aux veaux, mais une expertise jugea le lieu inadapté et la démolition suivit peu après. Le cadastre de 1810 montre que seule la tour subsistait encore ; la rue des Marmousets n’avait pas été élargie. En février 1827 les matériaux de démolition furent adjugés, la tour ayant été exceptée comme « monument d’art remarquable ». L’État remit alors la tour à la fabrique de Notre-Dame ; la fabrique la donna en 1818 à la ville, qui l’afferma puis l’affecta à un service public en 1855. De nombreuses restaurations de la tour se succédèrent au XIXe siècle (1810, 1819 pour maçonnerie et couverture, 1833 par l’architecte J. Postel, 1857) et une campagne importante eut lieu en 1900 sous la direction de l’architecte M. Cauzard, comprenant notamment la restauration d’une voûte d’arêtes et des travaux de dallage en ciment de Portland. La tour fut ébranlée par les bombardements de 1944 et fit l’objet de restaurations jusque dans les années 1980, période à laquelle elle fut nettoyée des dépôts de pollution. Aujourd’hui subsistent la tour du XVIe siècle, un pan de mur roman de deux arcades avec les piliers du bas-côté correspondants, des éléments d’origine dans une façade remaniée et la crypte de l’église primitive. L’édifice primitif était roman ; la seconde église, dans son état post‑XVIe siècle, comportait une nef simple de cinq travées flanquée de bas‑côtés, un chœur entouré de chapelles probablement rayonnantes, un transept et une tour placée sur le bas‑côté sud au niveau de la seconde travée. L’église Saint-Maclou, située dans les Yvelines, était l’une des paroisses de Mantes, dédiée à saint Maclou, aux côtés de Sainte-Croix (Notre-Dame) et de Saint-Pierre des faubourgs. La tour Saint-Maclou est classée au titre des monuments historiques depuis le 18 mai 1908.