Origine et histoire de l'Église Saint-Maixant
L'église Saint-Maixant est une église catholique située dans la commune de Saint-Maixant, en Gironde, en France. L'agglomération s'étant aujourd'hui développée le long de la route départementale D9, l'édifice se trouve dans l'ancien bourg devenu un écart au sud de cette voie. Construite au XIIe siècle et largement reconstruite au XIXe siècle, l'église est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 9 octobre 1925 pour son abside et son chœur d'architecture romane. L'abside romane est édifiée en grand appareil de pierre calcaire et contrebutée par quatre contreforts. Une corniche moulurée repose sur des modillons historiés et le flanc sud de la nef conserve un petit appareil cubique et une porte murée, vestiges d'une phase préromane. L'abside comprend les parties sud‑est, est et nord‑est ; sa partie supérieure a gardé son décor d'origine avec quinze consoles et quatre chapiteaux. La fenêtre axiale, unique ouverture romane conservée, est dépourvue d'ornement. Parmi les modillons figurent des motifs animaliers et végétaux : un cochon, des entrelacs, un taureau, des têtes d'homme, un serpent avalant un crapaud, deux motifs indéterminés, un bouc, des poissons, une vache avec un tonnelet, un cracheur de rinceaux et un monstre démoniaque. L'un des modillons, en forme de poissons, a valu à l'église la réputation d'abriter des signes du zodiaque ; d'autres motifs peuvent évoquer un bélier, un taureau ou un lion, mais la série n'est pas complète. Les chapiteaux de l'abside portent une ornementation végétale : acanthes sur la colonne nord‑est et pommes de pin sur la colonne sud‑est, ces deux éléments n'étant pas disposés en quinconce comme d'ordinaire. Le chapiteau sud‑est montre une paire de lions affrontés qui se touchent les pattes et se saisissent chacun de leur queue. Le chapiteau nord représente deux danseurs nus, un homme et une femme, accompagnés d'un serpent et d'une tête démoniaque. La corbeille, en partie détériorée, laisse voir sur la face est un danseur masculin agitant un serpent ; la face principale est symétrique autour d'un protomé carnassier qui saisit la jambe de chaque danseur. Selon l'angle de vue, le danseur au serpent peut apparaître asexué ou présenter un élément serpentin évoquant un phallus, interprétation mentionnée dans l'étude de la corbeille. Cette composition a été rapprochée de la pensée de saint Augustin selon laquelle le péché consiste à se détourner de Dieu pour se tourner vers la créature. À l'intérieur, le chapiteau nord de l'arc triomphal représente des oiseaux et la source de la Vie au paradis, tandis que le chapiteau sud est un fac‑similé du XIXe siècle d'une représentation classique de Daniel entre quatre lions.
