Origine et histoire de l'Église Saint-Marse
L'église Saint-Marse est une église catholique située à Bais, en Ille-et-Vilaine. Elle illustre une intégration d'époques diverses, bâtie en plusieurs campagnes aux XVe-XVIe siècles et agrandie au XIXe siècle. Le clocher qui domine la façade nord remonte au quatrième quart du XVe siècle. La partie antérieure, datée du XVIe siècle, associe une nef gothique, un portail Renaissance daté de 1566 et le porche occidental dit « porche des malades », daté de 1582, qui permettait aux malades venus de la maladrerie de suivre les offices sans risquer de contaminer les fidèles. Le portail occidental à deux baies porte les inscriptions J.V.S. et I.V. (initiales de Jean Leveque, mort en 1545) et présente une iconographie singulière mêlant scènes profanes, comme une frise du cortège de Bacchus, et sentences bibliques en latin et en français ; cette imagerie d'inspiration luthérienne a pu suggérer l'intervention de Renée de Rieux. La porte du collatéral nord, dite porte Sainte Marse, porte les dates 1545 et 1548 sur le vantail. À l'est, l'agrandissement des années 1880 réalisé par l'architecte Crespel a reconstruit le transept et le chœur en gothique flamboyant en remployant des éléments anciens, et ajouté une sacristie au chevet. Classée au titre des monuments historiques en 1910 et inscrite en 2006, l'église conserve un mobilier notable, dont un grand retable lavallois du maître-autel daté de 1678, classé objet par arrêté du 18 octobre 1974. Ce retable, parfois rapproché de l'école des Corbineau et attribué par certains à François Huguet, mêle tuffeau et marbres, présente une statuaire ancienne — Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Marse figurent dans la composition — et un tableau central représentant une Descente de Croix d'après Jean Jouvenet ; il a été retouché en 1840 et 1936. L'ensemble des vitraux date du dernier quart du XIXe siècle et a été réalisé principalement par les ateliers Lobin de Tours et Champigneulle de Paris ; dix verrières ont été classées objets par arrêté du 2 avril 1982. Ces verrières illustrent trois grands thèmes : la vie légendaire de Saint-Marse et le culte de ses reliques, des expressions de la piété de la fin du XIXe siècle et des dévotions classiques, avec parmi les panneaux classés plusieurs scènes signées Champigneulle (1886) et une œuvre de Lobin (1882). La tradition locale présente Saint-Marse comme un ermite et confesseur né sur le territoire de la paroisse, disciple de Saint-Melaine, et la chapelle Saint-Mars au lieu-dit Marsé marque l'emplacement de son ermitage. Les reliques du saint firent l'objet d'un culte ancien : transférées à Vitré en 1427 pour leur sécurité, partiellement restituées en 1750, soustraites à la fureur révolutionnaire en 1794 par une paroissienne qui les conserva jusqu'en 1804, puis restituées définitivement en 1843 ; ces épisodes sont représentés par deux verrières de Lobin et Champigneulle. Après la Première Guerre mondiale, un monument aux morts a été aménagé à l'intérieur par les architectes Henri Mellet et Charles Coüasnon associés au sculpteur Tardivel. Parmi les autres éléments remarquables figurent plusieurs objets mobiliers classés et un bénitier de forme octogonale.