Origine et histoire de l'Église Saint-Martial
L'église Saint-Martial de Tauriac est une église catholique située dans la commune de Tauriac, dans le Lot (France). Elle est mentionnée dès 930 dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Pierre de Beaulieu-sur-Dordogne, lorsqu'Adhémar, vicomte des Échelles, en fit don à l'abbaye, et apparaît encore dans un acte vers 971 qui étend une cession des moines jusqu'à l'église Saint-Martial. En 1281 l'abbé de Dalon tenta de fonder une bastide à Tauriac ou Somieras, mais Raymond VI, vicomte de Turenne, s'y opposa. L'affaire fut portée devant le sénéchal Simon de Melun, qui donna raison à l'abbé tout en empêchant l'installation d'habitants de Creysse, Bétaille, Saint-Céré et Sainte-Spérie dans la nouvelle bastide ; l'acte fut confirmé par Philippe le Bel en 1292. La plupart de l'édifice actuel date de la première moitié du XVIe siècle et la clé de la voûte de la deuxième travée de la nef porte la date 1549, ce qui atteste au moins de travaux à cette époque. L'église a été reconstruite sur l'implantation d'un édifice du XIIIe siècle ; l'abside de plan carré et les murs de la nef sont antérieurs à la grande campagne du XVIe siècle et semblent appartenir au Moyen Âge, mais l'absence d'analyse précise des maçonneries empêche une datation plus fine. La base de la première travée du bas-côté nord pourrait également être médiévale et le plan de la deuxième travée laisse supposer une campagne de travaux spécifique ; en l'absence d'étude complémentaire, les bas-côtés sont provisoirement situés dans la première moitié du XVIe siècle. L'entrée s'effectue à l'ouest par un portail à voussure appareillée en rouleaux à ressauts, ménagé à la base d'un clocher carré dont la partie supérieure a été refaite au XIXe siècle. À la base du clocher se trouve un narthex ; la datation des premiers niveaux du clocher et du portail ouest reste incertaine, tandis que le dernier niveau du clocher et vraisemblablement la sacristie datent du XIXe siècle. L'église se termine par un chevet de plan carré et l'intérieur présente des collatéraux voûtés d'ogives à liernes et tiercerons entièrement décorés de peintures. Sur la voûte du collatéral nord sont représentés les prophètes, et les murs montrent la dormition de la Vierge, son couronnement ainsi que les douze apôtres ; les chapiteaux des piliers sont sculptés. La deuxième travée du collatéral sud est ornée de scènes de la Création, de Salomé et de Saint Jean‑Baptiste, de la Visitation, de l'Annonciation et de Saint Georges délivrant la princesse, tandis que la première travée du collatéral sud présente les Sibylles et leurs attributs. Des vestiges de peintures murales conservés dans le comble indiquent que la nef était à l'origine charpentée. Le décor peint des voûtes, exécuté au XVIe siècle et consacré à la préfiguration du Christ, a été classé au titre des monuments historiques le 10 octobre 1906 ; il comprend dans la première chapelle sud la création d'Adam et Ève, leur mariage, leur péché et leur punition, dans la seconde chapelle sud la représentation des douze sibylles, et dans la première chapelle nord seize prophètes peints sur les voûteaux. Les murs des deux chapelles sud sont ornés de scènes de la Passion du Christ, la chapelle nord est décorée de scènes de la vie de la Vierge et d'un grand saint Christophe, et le décor de la seconde chapelle nord date du XIXe siècle. Parmi le mobilier figurent un retable, une Vierge à l'Enfant et un tabernacle du XVIIIe siècle, ainsi que deux retables du XIXe siècle. Le chef-reliquaire de saint Agapit, datant du XIVe siècle et anciennement conservé dans l'église, se trouve aujourd'hui au Musée d'Art Sacré de Rocamadour ; le bras-reliquaire de saint Martial pourrait être du XVIIIe siècle. L'édifice est classé au titre des monuments historiques le 22 septembre 1987 et plusieurs objets sont référencés dans la base Palissy.