Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin d'Aillant-sur-Tholon, située dans la commune d'Aillant-sur-Tholon (Yonne), dépend de l'archidiocèse de Sens-Auxerre et est rattachée à la paroisse Notre-Dame-des-Trois-Vallées du doyenné du Jovinien. En mai 1858, la municipalité décide de remplacer l'ancienne église, jugée vétuste et trop exiguë. Les plans et devis d'Eugène Viollet-le-Duc datés du 25 mars 1862 sont approuvés par la municipalité le 24 avril et par le préfet le 22 juillet 1863. Les travaux sont adjugés le 12 septembre 1863 à l'entrepreneur Pierre-Charles Sauvage pour 185 411 francs, sous la direction de l'inspecteur Lefort ; les sculptures sont confiées à Henri Marquet et à Henri Geschvind. L'ancienne église est démolie en 1864, la première pierre de la nouvelle est posée au printemps 1865, la réception définitive a lieu le 20 juin 1867 et l'édifice est consacré le 2 octobre de la même année. La couverture et la charpente du clocher, frappé par la foudre, sont réparées en novembre 1897 ; un orage cause de nouveaux dommages en mars 1964. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1982.
Construite d'après les plans de Viollet-le-Duc, l'église présente une originalité d'adaptation à la place : le chœur est orienté à l'ouest et l'édifice privilégie la largeur sur la longueur, tandis que le clocher-porche est déporté sur le côté droit, en vis-à-vis de l'hôtel de ville. La nef courte comprend trois vaisseaux voûtés d'ogives, bordés de bas-côtés voûtés d'arêtes ; le transept est non saillant, le bras sud s'ouvrant sur la sacristie et le bras nord étant associé à une haute tour-porche. Le chœur est pentagonal et précédé d'une partie droite flanquée de chapelles quadrangulaires. L'élévation de la nef se déploie sur trois niveaux : grandes arcades en arcs brisés, étage médian percé de baies géminées en plein cintre et fenêtres hautes en formes de roses. Le chevet, plus simple, présente un double rang de baies en arcs brisés et une hauteur sous voûtes moindre que celle de la nef. Les piles composées desservent la nef, la partie droite du chœur et la croisée du transept ; les grandes arcades de la nef et l'arc-doubleau des bas-côtés s'appuient sur des pilastres chanfreinés. Selon le plan cruciforme, des colonnes engagées sont cantonnées du côté du haut vaisseau et du transept ; l'abside comporte deux rangs de baies sur pans droits, apportant une lumière abondante. Le dallage est en pierre d'Anstrude.