Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
Le prieuré Saint-Martin est situé à Ambierle, dans le département de la Loire en région Auvergne-Rhône-Alpes. L'ensemble est dominé par l'église Saint-Martin, qui occupe toute la partie nord du site sur un plan en croix. Il s'agit d'un édifice de style gothique construit entre 1450 et 1480. Le cloître, de plan carré, est bordé au nord par deux chapelles, un vestibule et la sacristie, qui subsistent encore, et à l'est par le dortoir, agrandi en 1753. L'ancien logis, implanté au nord de l'église, conserve au premier étage une pièce ornée de boiseries et de dominos de papier peint. Le préau du cloître est entouré de deux autres bâtiments ; au sud, les constructions antérieures à 1753 comprenaient le réfectoire, la cuisine et un escalier en vis, transformés ensuite en écuries et en communs puis désaffectés au XXe siècle. De part et d'autre de l'escalier se trouvaient un grenier au nord et un pressoir avec un cuvage au sud, aménagés au XIXe siècle en maisons. L'ancienne mairie abrite des peintures murales ; une pièce du deuxième étage est décorée de motifs floraux probablement du XIVe siècle, et du rez-de-chaussée au premier étage le thème des neuf preux se déploie sur les murs. Selon un plan du XVIIIe siècle, cette portion du rempart accueillait l'infirmerie et l'hôtellerie.
L'église paroissiale Saint-Martin était à l'origine la chapelle d'une abbaye bénédictine, rattachée à l'ordre de Cluny en 938 puis réduite au statut de prieuré en 1101. L'édifice actuel a été élevé au XVe siècle par le prieur Antoine de Balzac d'Entragues sur les vestiges d'une chapelle romane du XIe siècle, construite par Odilon de Cluny et détruite par un incendie en 1441 ; il reçoit depuis les fidèles de la paroisse. Un nouvel incendie en 1746 a entraîné des réparations la même année, et les derniers moines ont quitté le prieuré en 1788, mettant fin à la présence monastique à Ambierle. L'église se distingue par sa toiture de tuiles polychromes vernissées de style bourguignon et par un campanile ajouté à la croisée du transept au début du XIXe siècle. L'édifice figure sur la première liste des monuments historiques établie par Prosper Mérimée en 1840 ; ses façades et ses toitures ont été inscrites en 2010 et le prieuré, incluant tous les anciens bâtiments, classé en 2011.
Le retable de la Passion, légué au prieuré en 1476 par Michel de Changy, conseiller de Philippe le Bon, comporte en sa partie centrale des statues en noyer polychrome figurant des épisodes de la Passion, et ses volets peints sont attribués selon les spécialistes à Rogier van der Weyden ou au maître d'Ambierle. Les petits volets supérieurs représentent à l'extérieur l'Annonciation et à l'intérieur des anges portant les armes des familles de Chaugy, de Montagu et de Jaucourt. Les volets inférieurs montrent à l'extérieur sainte Anne, la Vierge et l'Enfant, sainte Catherine, sainte Marguerite et saint Martin, tandis qu'à l'intérieur figurent des associations de saints et de donateurs (saint Guillaume et Guillemette de Montaigu ; saint Jean-Baptiste et Jean de Chaugy ; Michel de Chaugy et saint Michel ; Laurette de Jaucourt et saint Laurent). Ce retable a été classé au titre des objets en 1904. Le retable du bras sud du transept, daté du XVIIe siècle, présente une Vierge dans une niche centrale encadrée de colonnes torses et des statues latérales ; il a été classé en 1982. L'église conserve également des verrières remarquables réalisées entre 1470 et 1485 portant les armes d'Antoine de Balzac d'Entragues, ainsi que 22 stalles du chœur réalisées dans le quatrième quart du XVe siècle ; ces éléments ont été classés.