Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
La présence d'un culte ancien à Amblainville est attestée par la découverte, en 1835, d'une nécropole mérovingienne et par la première mention écrite de l'église en 1104, lorsqu'Ade de Moussy la donne à l'abbaye Saint‑Martin de Pontoise. La nef paraît très ancienne — probablement de la fin de l'époque romane — comme l'évoquent des pastoureaux réemployés et des appareillages en opus spicatum observables autour du portail et sur les murs latéraux. Au début du XIIIe siècle furent édifiés le chœur et le transept, qui conservent un caractère gothique homogène et des voûtes d'origine. Une campagne importante aux alentours du début du XVIe siècle a marqué l'édifice : la charpente lambrissée en carène renversée porte une date gravée de 1505 et la grande baie occidentale lui est probablement contemporaine. La même période a vu l'édification d'éléments de transition entre gothique et Renaissance ; la tour polygonale et le portail à décor de pampres et de niches relèvent de la Renaissance, tandis que des aménagements flamboyants subsistent dans les moulures. Deux chapelles latérales furent ajoutées au transept à la fin du XVIe siècle, une inscription mentionnant 1586, et des décors sculptés et des clefs pendantes témoignent de leur qualité. La cloche dite « Marie Anne » porte la date de 1679. Au XIXe siècle, l'abbé Eugène Barret engage une importante campagne de travaux et de décors : il répare la structure, refait des voûtes et transforme fortement l'intérieur en y installant un décor néo‑gothique en stuc et terre cuite, des arcatures plaquées, un chemin de croix en bas‑relief, une chaire et un confessionnal en forme d'édicules, ainsi qu'une grotte de Lourdes ; une donatrice notable aide au financement. Ces aménagements, menés entre les années 1876 et 1893, ont profondément modifié l'aspect intérieur et suscitent des critiques sur leur caractère anachronique. L'église a été classée au titre des monuments historiques en 1982, le décor néo‑gothique de la nef étant inscrit au titre des objets en 1991, et une Pietà a été classée en 2004. À partir de 2000 des travaux extérieurs sont entrepris : la flèche du clocher est restaurée, la grotte de Lourdes remise en état, et en 2005 la toiture unique couvrant nef et bas‑côtés est posée, accompagnée d'un ravalement des murs gouttereaux ; ces opérations ont entraîné la disparition extérieure des baies hautes de la nef. Les interventions menées entre 2005 et 2010 se sont concentrées sur les toitures, la façade occidentale, les élévations extérieures des bas‑côtés et la grotte, sans qu'une restauration intérieure d'ensemble n'ait encore été réalisée. La paroisse dépend aujourd'hui de la communauté paroissiale de Saint‑Martin de Méru‑lès‑Sablons et l'église accueille des messes dominicales anticipées une fois par trimestre.
