Église Saint-Martin d'Aujargues dans le Gard

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise de style classique

Église Saint-Martin d'Aujargues

  • 5 Avenue Jean Moulin
  • 30250 Aujargues
Église Saint-Martin dAujargues
Église Saint-Martin dAujargues
Église Saint-Martin dAujargues
Église Saint-Martin dAujargues
Église Saint-Martin dAujargues
Église Saint-Martin dAujargues
Église Saint-Martin dAujargues
Église Saint-Martin dAujargues
Église Saint-Martin dAujargues
Église Saint-Martin dAujargues
Église Saint-Martin dAujargues
Crédit photo : Daniel VILLAFRUELA. - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise (cad. B 234) : inscription par arrêté du 28 décembre 1984

Origine et histoire de l'Église Saint-Martin

L'église Saint-Martin, située à Aujargues (Gard, Occitanie), est mentionnée dès 1119 dans une bulle du pape Calixte II en faveur de l'abbaye de Saint-Gilles, dont Aujargues dépendait comme prieuré. Ruinée par les guerres de Religion, elle fut entièrement reconstruite probablement à la fin du XVIIe siècle. La reconstruction a été menée entre 1686 et 1689 : l'adjudication eut lieu à Sommières le 5 avril 1686 et le maître maçon nîmois Vidal Bosse reçut l'ouvrage pour 1 000 livres. La nécessité de reconstruire ou d'agrandir les lieux de culte dans le diocèse s'est accentuée à la suite de la révocation de l'édit de Nantes. Une peinture murale, sur le pilier droit de la chapelle de la Vierge, indique que le cœur de Louis de Louet de Nogaret, marquis de Calvisson, y fut déposé à sa demande en 1745. L'édifice a parfois fait l'objet d'informations erronées, notamment sur sa date de construction, sur des attributions à l'abbé de Nogaret ou à des architectes diocésains (Dardaillon, Cubizol) qui n'ont pas participé à sa construction. L'église est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 28 décembre 1984.

De plan simple, elle présente une nef unique de deux travées flanquée, avant le chœur, de deux chapelles rectangulaires ; l'abside est à trois pans. La façade, cantonnée de deux contreforts, est divisée en deux étages par un entablement rythmé par deux paires de pilastres à bossages au premier étage et lisses au second. La porte d'entrée, munie d'une archivolte en arc surbaissé, est également encadrée d'un appareil à bossages, et le second niveau accueille un oculus cerclé d'une moulure torique. Les contreforts d'angle sont surmontés de petites pyramides à bossages et, entre elles, s'élève un clocher-arcade couronné d'une croix et encadré par deux pilastres supportant deux petites pyramides. Le chevet présente une alternance régulière d'assises hautes et étroites, technique romane très utilisée dans la région, désignée comme opus monspelliensis ; sa persistance au XVIIIe siècle est notable.

L'édifice est construit en pierres de taille tendre provenant d'Aujargues ou de Pondres, et sa façade, de composition classique, affiche pilastres, bandeaux et une modénature soignée. La toiture de tuiles rondes ne repose pas sur une charpente mais sur les voûtes, disposition fréquente dans la région qui évoque, selon les observateurs, certaines églises de missions en Amérique latine. La nef, large de 6 m pour une longueur totale de 18 m chœur compris, est couverte de voûtes quadripartites retombant sur des pilastres à ressauts, reliés par une corniche moulurée qui parcourt la nef et le chœur. Le chœur, formé d'un petit transept et d'un chevet à pans coupés, est couvert par une voûte subdivisée en six voûtains par des liernes dans l'axe, tandis que l'abside est couverte par trois voûtains correspondant à ses pans. Une tribune de bois à deux étages occupe le fond de la nef et est éclairée par une petite rosace ornée d'un vitrail figurant une fleur de lys. Les baies sont de taille réduite, en arc plein cintre, et abritent des vitraux du XIXe siècle offerts par des paroissiens.

Le clocher renferme une cloche de 1701, de 67 cm de diamètre à la base, provenant du fondeur nîmois Dagnac. Une horloge, fournie après un traité passé le 7 décembre 1892 avec l'horloger Louis Delphin Odobey Cadet, fut installée en 1893 et sonne les heures depuis lors. Parmi les œuvres présentes figurent un Christ en croix de la fin du XVIIe siècle et une crucifixion avec la Vierge et saint Martin du XVIIIe siècle.

Liens externes