Église Saint-Martin d'Izon en Gironde

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Eglise romane

Église Saint-Martin d'Izon

  • 48-74 Avenue du Général de Gaulle
  • 33450 Izon
Église Saint-Martin dIzon
Église Saint-Martin dIzon
Église Saint-Martin dIzon
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Église Saint-Martin dIzon
Crédit photo : Père Igor - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIe siècle, XIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise : inscription par arrêté du 21 décembre 1925

Origine et histoire de l'Église Saint-Martin

L'église Saint-Martin est une église catholique romane du XIe siècle située à Izon, en Gironde. Elle se trouve au cœur du bourg, le long de la route départementale D242, entre Saint-Sulpice-et-Cameyrac et Vayres. Dans la seconde moitié du Xe siècle, Raymond Gombaud, seigneur de Vayres, fit donation de plusieurs églises, dont Saint-Martin d'Izon, à Odon, abbé de Saint-Jean-d'Angély, et au XIe siècle la juridiction de l'église sembla partagée entre divers seigneurs laïques (notamment de Vayres et d'Anglade) et des autorités ecclésiastiques comme Saint-Jean-d'Angély et les archevêques de Bordeaux. L'édifice résulte d'une longue évolution du XIe siècle jusqu'à une importante restauration de 1860 qui lui donne son aspect actuel. La partie la plus ancienne est l'abside voûtée en cul-de-four et le chœur en plein cintre, datés des années 1060-1080. Environ un siècle plus tard furent construits la nef voûtée en berceau et un clocher-porche, tandis que la façade ouest à deux étages relève du style saintongeais ; à cette époque le bâtiment mesurait 27,5 m de long sur 5,5 m de large. Vers la fin du XVe siècle ou au début du XVIe, deux chapelles firent adopter à l'église la forme d'une croix latine, puis à la fin du XVIe ces chapelles furent prolongées vers l'ouest, laissant le clocher en saillie et portant la largeur à 17,5 m. Un porche protecteur fut ajouté au XVIIe siècle et une sacristie construite au début du XIXe dans l'angle entre l'abside et le bas-côté sud. À partir de 1860 l'intérieur fut totalement transformé et il ne subsiste rien de l'époque romane ; deux absidioles furent ajoutées de part et d'autre du chœur et la sacristie déplacée côté nord. La flèche élevée sur l'ancien clocher abrite trois cloches : la grosse de 750 kg fondue en 1844, une cloche moyenne de 1880 et une petite de 1881. L'ancienne croix de cimetière, auparavant située à l'angle des routes Saint-Sulpice-et-Cameyrac–Vayres et du Port, a été replacée devant la façade ouest. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 21 décembre 1925 et Léo Drouyn en fit la description en 1874.

La porte s'ouvre sous cinq arcs en plein cintre, encadrée de deux portes factices, et présente pour seuls ornements des tores, des dents de loup et quelques arabesques ; quatre des arcs reposent sur des colonnes dont les chapiteaux sculptés prennent appui sur des socles carrés, les parties supérieures étant soulignées de dents de loup et de tailloirs moulurés. Le plus étroit des arcs retombe sur des piédroits autrefois détériorés, et les deux colonnes, leurs chapiteaux et l'arc associé furent remplacés en 1863 ; la voussure la plus élevée s'appuie de chaque côté sur des protomés figurant têtes de mouton ou de chèvre, et l'arc de la porte feinte sud est décoré de feuilles d'acanthe.

Les chapiteaux de la porte présentent, côté nord, un premier feuillage moderne remplaçant un ancien très abîmé (1863), un deuxième chapiteau portant un masque humain évoquant un chanteur entre palmettes, un troisième à feuillage et un quatrième double où des masques démoniaques aux traits animaliers forment des engoulants que la double colonne bouche ; côté sud, on trouve un premier chapiteau de feuillage également moderne (remplacement de 1863), un second groupant trois masques avec au centre un petit diablotin aux oreilles pointues, un troisième à feuillage orné d'un visage et un quatrième double où des têtes humaines vomissent des rinceaux autour d'un protomé de taureau surmonté d'un disque évoquant le "disque d'Isis", symbole d'idolâtrie et de paganisme. Le thème du "cracheur de lianes" ou Homme vert, ancien motif roman, est présent et était autrefois perçu comme malfaisant.

Au chevet, les chapiteaux et modillons représentent, du côté sud, des lions héraldiques dos à dos et des palmiers, et, du côté nord, des paires d'oiseaux en vis-à-vis et un lion bicorporé à tête unique ouvrant une gueule béante ; les modillons romans sous la corniche reprennent la même combinaison de motifs symbolisant les plaisirs de la chair, comparable à ceux de l'église Saint-Roch voisine à Saint-Sulpice-et-Cameyrac.

À l'intérieur, toute la décoration et le mobilier datent de la reconstruction de 1860 : les corbeaux figurent plantes, animaux, le pape, l'évêque, le curé, le sacristain, etc., et les chapiteaux reprennent animaux, végétaux ainsi que des scènes bibliques comme la tentation d'Ève et d'Adam, le sacrifice d'Isaac, le Christ en majesté et saint Martin en soldat. L'absidiole gauche, de teinte rose, est dédiée à la Vierge et son autel représente l'Annonciation, la Nativité et la Fuite en Égypte ; la voûte de l'abside porte un médaillon évoquant le principe de la Trinité. L'autel majeur est en pierre avec décor de plâtre aluné, tandis que l'absidiole droite, de teinte dominante bleue, est dédiée à saint Joseph et présente un bas-relief de la Cène. Les vitraux montrent le Christ au centre, le Tétramorphe (taureau de Luc, ange de Matthieu, lion de Marc et aigle de Jean), saint Pierre et saint Paul. L'église renferme plusieurs statues en plâtre peintes — parmi elles sainte Jeanne d'Arc, saint Antoine de Padoue, saint Laurent, sainte Thérèse d'Avila, saint Martin de Tours, Notre-Dame de Lourdes, le Sacré-Cœur, Jésus ouvrier et la médaille miraculeuse — et la chaire à prêcher, adossée au pilier septentrional, est un pentagone de pierre soutenu par un ange et orné de panneaux de bois sculptés du XVIIe siècle illustrant l'Annonciation, le baiser de Judas, la Flagellation et la Résurrection. Enfin, le sous-sol contient une cinquantaine de sépultures, rappelant que jusqu'à la Révolution les nobles pouvaient être enterrés sous le banc qui leur était réservé dans l'église.

Liens externes