Église Saint-Martin d'Octeville à Cherbourg-Octeville dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane et gothique Clocher en bâtière

Église Saint-Martin d'Octeville

  • Place Notre-Dame-du-Voeu
  • 50130 Cherbourg-en-Cotentin
Église Saint-Martin dOcteville
Église Saint-Martin dOcteville
Église Saint-Martin dOcteville
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Église Saint-Martin dOcteville
Église Saint-Martin dOcteville
Crédit photo : Trebligyerod - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Clocher, choeur, abside : inscription par arrêté du 17 avril 1943

Origine et histoire de l'Église Saint-Martin d'Octeville

L'église Saint-Martin d'Octeville est un édifice catholique roman du XIIe siècle situé dans l'ancienne commune d'Octeville, aujourd'hui intégrée à Cherbourg-en-Cotentin, dans le département de la Manche, en Normandie. L'édifice est partiellement inscrit au titre des monuments historiques : le clocher, le chœur et l'abside le sont par arrêté du 17 avril 1943. Des documents ducaux attribuent la possession des églises d'Octeville à l'évêché de Coutances dans un acte de Guillaume daté entre 1056 et 1066, et l'église réapparaît dans un acte de 1160 où l'impératrice Mathilde en donne le patronage à l'abbaye Notre-Dame du Vœu. L'abbaye avait acquis cette paroisse de Roger II de Magneville pour 120 livres d'Anjou, et en 1205 ses chanoines obtinrent le droit de la desservir eux-mêmes. La datation de la construction fait débat : Maylis Baylé la situe entre 1120 et 1140 d'après le décor et les bases de colonnes, tandis que Julien Deshayes voit le commanditaire dans la famille de Magneville, peut-être Étienne de Magneville. L'église appartient à un petit groupe régional de petites églises du Cotentin de schéma roman ou proto-gothique, apparenté à l'"école de Lessay" où la croisée d'ogives est appliquée très tôt aux voûtes du chœur, et elle succède vraisemblablement à une construction préromane antérieure. Le chevet, massif et trapu, est soutenu par des contreforts plats et sa corniche est ornée d'une série de modillons ; il comprend deux travées droites voûtées sur épaisses croisées d'ogives et une abside semi-circulaire percée de trois étroites ouvertures. La première travée du chœur, qui ouvre sur la nef et supporte le clocher central, présente un arc triomphal surbaissé décoré de frettes crénelées. Au-dessus de cet arc se trouve un grand Christ en croix en bois polychrome du début du XVIIIe siècle, provenant probablement de la perque, encadré de deux statues naïves de saint Martin et de saint Laurent. La nef, longue et étroite, est couverte d'une charpente ; elle est flanquée au nord et au sud de petites chapelles formant transept, dédiées respectivement à saint Sébastien et à la Vierge. Une pierre tombale est scellée sur le mur de la chapelle sud et deux pierres tombales à croix nimbées encadrent la porte nord de la nef. Chacune des chapelles abrite un autel du début du XIXe siècle que le curé Pierre Legras a restauré entre 1840 et 1864. Le clocher, daté du XIIe siècle, présente la particularité d'une section octogonale insérée entre deux sections carrées ; il a été élevé et coiffé d'un toit en bâtière au XVIe siècle, alors qu'il devait à l'origine être coiffé en pyramide. Les faces de la partie octogonale sont percées d'étroites fenêtres rectangulaires encadrées par deux colonnes à chapiteau et base, sous un arc décoré. La partie haute du clocher est soutenue à chaque angle par des trompes concaves à décor roman, où s'insèrent notamment de petites têtes grotesques. Le chœur, entièrement peint à l'origine, a été remanié aux XVIIIe et XIXe siècles ; plusieurs chapiteaux sculptés portent des motifs variés — visages, oiseaux, feuillages — tandis que certains ont été bûchés pendant la Révolution. Les clés de voûte, ornées d'anneaux moulurés percés en leur centre, conservent les anciens trous de fixation des luminaires. Charles de Gerville regrettait en 1818 les transformations qui avaient selon lui dénaturé le chœur, lequel avait été restauré par François-Armand Fréret. Parmi le mobilier, un bas-relief d'origine romane daté du XIe siècle représentant la Cène, auparavant situé au-dessus de la porte de la sacristie, est intégré au maître-autel consacré en 1996 et classé au titre des objets des monuments historiques depuis le 4 novembre 1908. Deux statues en bois du début du XIXe siècle, attribuées au sculpteur Armand Fréret — une Vierge à l'Enfant à l'autel latéral sud et un saint Sébastien à l'autel latéral nord — sont également classées, et l'autel latéral nord du XIXe siècle, avec son tabernacle, son retable et sa gloire, est inscrit au titre des objets.

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