Église Saint-Martin d'Ormoy-Villers dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane et gothique Architecture gothique flamboyant

Église Saint-Martin d'Ormoy-Villers

  • 13-21 Grande Rue
  • 60800 Ormoy-Villers
Église Saint-Martin dOrmoy-Villers
Église Saint-Martin dOrmoy-Villers
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Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

Eglise (cad. B 172) : inscription par arrêté du 28 janvier 1970

Origine et histoire de l'Église Saint-Martin

L'église Saint-Martin d'Ormoy-Villers, paroissiale et catholique, se trouve au centre du village, place de l'Église / Grande-Rue, sur un tertre dans le département de l'Oise, région Hauts-de-France, près de Crépy-en-Valois. Le chevet du chœur, la partie la plus ancienne, est roman et remonterait à la première moitié du XIIe siècle ; il est flanqué de deux contreforts plats et percé d'un triplet en plein cintre aujourd'hui masqué par un retable. Au cours du XIIe siècle le chœur a été voûté d'ogives et des vestiges de cette campagne — culs-de-lampe sculptés de têtes et amorces d'ogives — subsistent dans les angles occidentaux ; un nouveau voûtement et des motifs en cordon de pointes-de-diamant témoignent d'interventions de la seconde moitié du siècle. Un collatéral sud de deux travées a été ajouté au XIVe siècle et a doublé la superficie du chœur, mais peu de vestiges de cette période sont conservés. L'église a beaucoup souffert pendant la guerre de Cent Ans et les parties orientales ont en grande partie été rebâties et revoûtées dans le style gothique flamboyant à la fin du XVe siècle ; les fenêtres et le réseau du collatéral datent de cette phase. La nef et son bas-côté présentent des appareillages et des réparations d'époques diverses ; certains murs pourraient remonter au XIIe siècle, mais le mur nord et la façade relèvent d'évolutions plus récentes, la façade occidentale étant moderne.

L'édifice, d'orientation à peu près régulière, est composé d'une nef non voûtée de deux travées accompagnée d'un bas-côté unique au sud, d'un chœur de deux travées à chevet plat et d'un collatéral sud de même longueur que le chœur ; la sacristie occupe l'angle entre le bas-côté sud et le mur occidental du collatéral. Il n'existe pas de clocher apparent : la cloche est suspendue dans les combles du collatéral, dont le pignon méridional très lisible confère à l'église une silhouette particulière, reconnaissable par son pignon percé de deux baies vers le sud et par le toit en appentis du bas-côté. L'accès se fait principalement par le portail occidental de la nef.

L'intérieur est assez sombre et bas de voûte : la nef est éclairée par une petite baie au sud et une grande fenêtre au nord au remplage flamboyant ; le plafond de la nef est une fausse voûte en berceau lambrissée et plâtrée, la charpente étant à deux entraits. Deux grandes arcades en tiers-point et simplement chanfreinées ouvrent sur le bas-côté et forment un réduit initial qui sert de chapelle des fonts baptismaux ; ces arcades semblent pénétrer un mur préexistant et ont été percées postérieurement. Les voûtes du chœur et du collatéral sont à ogives ; les clefs de voûte portent des décors variés, dont un médaillon floral et un écusson martelé à la Révolution, tandis que le collatéral conserve des clés armoriées et un écusson rare attribué aux compagnons de la reconstruction.

Le chevet roman, comparé à d'autres exemples locaux, conserve son triplet bien que masqué intérieurement ; l'arc triomphal, en tiers-point, associe un rouleau inférieur chanfreiné et un rouleau supérieur mouluré orné d'un cordon de pointes-de-diamant, mais les colonnettes et chapiteaux ont en grande partie disparu. Dans le collatéral on note un cul-de-lampe sculpté de crochets, la présence de formerets qui renvoient au XIVe siècle, ainsi qu'une trappe d'accès aux combles et des orifices pour les cordes de cloche.

Extérieurement, l'édifice est bâti en moellons avec pierre de taille aux chaînages, encadrements et contreforts ; le mur du chœur présente un appareil plus soigné que celui de la nef. La façade occidentale, sobre et asymétrique, s'ouvre sur un portail en anse de panier orné d'un entablement et d'une corniche classiques ; sur la façade sud le pignon du collatéral, parfaitement structuré et rythmé par larmiers et contreforts, domine l'ensemble et porte un cadran d'horloge ainsi que deux baies abat-son.

Le mobilier, cohérent et largement issu du XIXe siècle, contribue à l'ambiance chaleureuse de cette petite église rurale ; il comprend des bancs de fidèles avec cloisons, la chaire datée de 1816, un ensemble de poutre de gloire avec un Christ en croix et deux statues probablement antérieures à la Révolution, les fonts baptismaux octogonaux attribués au XVIe siècle, ainsi qu'un maître-autel ancien avec bas-relief de la Cène et un retable de facture mêlant influences renaissantes et baroques. Dans la nef se trouve une copie tardive du retable de Casio attribuée à Giovanni Antonio Boltraffio, et dans la chapelle sud un retable rococo abritant une Vierge réalisée lors d'une modification datée de 1855 ; les vitraux actuels, en grande partie de verre blanc ponctué de losanges bleus et violets, remplacent des verrières brisées en 1940 et illustrent notamment un baptême et un mariage.

Historique paroissial : la paroisse actuelle résulte de la réunion des paroisses d'Ormoy et de Villers au début du XVIIIe siècle ; sous l'Ancien Régime elles dépendaient du doyenné de Crépy-en-Valois et du diocèse de Senlis, le prieuré clunisien Saint-Arnoul de Crépy assurant le droit de collation. Selon la tradition locale, l'église Saint-Martin aurait été la chapelle du château détruit lors de la Grande Jacquerie. Villers, devenu Petit-Villers, a progressivement décliné et son église fut démolie avant la Révolution, le cimetière subsistant un temps. Après les bouleversements révolutionnaires et le Concordat, la paroisse a été rattachée au diocèse de Beauvais lorsqu'il a été rétabli ; la petite paroisse de Rouville (Saint-Fuscien) a été réunie à Ormoy-Villers au XIXe siècle. Le curé Farochon figure parmi les députés du bailliage de Crépy aux États généraux en 1789.

L'église Saint-Martin a été inscrite au registre des monuments historiques en 1970 ; elle est affiliée à la paroisse Saint-Sébastien de Crépy-en-Valois et à la communauté d'Auger-Saint-Vincent, et accueille des célébrations eucharistiques environ tous les deux mois le dimanche matin à 9 h 30. Malgré l'absence d'éléments mobiliers classés, l'ensemble conservé illustre l'évolution d'une petite église villageoise du XIIe siècle à l'époque contemporaine.

Liens externes