Origine et histoire
L'église dite Notre-Dame de Béneauville, parfois présentée comme chapelle Notre-Dame, se situe à Moult-Chicheboville, dans le Calvados. Béneauville et l'ancienne commune de Chicheboville ont été regroupées en 1835, alors que les deux paroisses étaient déjà unies à l'époque d'Arcisse de Caumont. À la fin du XIe siècle, l'abbaye de Troarn acquiert des terres à Béneauville pour les exploiter ; une communauté se constitue et l'église sert de lieu de culte. Dédiée initialement à Notre-Dame, elle voit par la suite l'installation d'autels dédiés à saint Clair, à saint François et à Jeanne d'Arc. L'édifice date des XIIe et XIIIe siècles : le chœur appartient au XIIe siècle tandis que la nef est modifiée au siècle suivant et qu'un clocher en charpente est ajouté au XIIIe. En 1698, un clocher-pignon remplace l'ancien clocher de charpente. Certaines fenêtres romanes ont été obturées. L'autel est modifié en 1742 pour aménager une sacristie et d'autres travaux importants sont entrepris en 1792. Les cloches, devenues vétustes, sont fondues en 1923-1924 et remplacées par une neuve. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le 4 octobre 1932 et il est électrifié dans les années 1950. Dans les années 1970, des travaux mettent au jour une ancienne charpente, grâce à l'action du prêtre et des habitants du village. Au début du XXIe siècle, une restauration importante porte sur la toiture, les murs intérieurs et la litre funéraire, accompagnée d'une réfection des vitraux ; ces travaux sont aujourd'hui presque achevés. L'église ouvre au public lors de la Nuit des églises, début juillet, et pendant les Journées européennes du patrimoine.
La corniche du chœur conserve de remarquables modillons sculptés représentant têtes, animaux et scènes variées, dont un tonneau et un bras versant à boire ; Arcisse de Caumont signale ces éléments et une porte comme singularités du chœur. La corniche de la nef présente un décor en dents de scie et laissons noter qu'il existait des fenêtres étroites. La charpente a la forme d'une carène de bateau, tandis que la voûte du chœur conserve quatre vases acoustiques du XIIIe siècle. L'intérieur renferme de beaux chapiteaux historiés, dont l'un, consacré au martyre de sainte Blandine, est daté de la seconde moitié du XIe siècle, ainsi que des motifs de vigne. L'arcade séparant la nef du chœur combine des éléments romans aux bases et chapiteaux et un arc en ogive de style gothique. Une litre funéraire de 1757, réalisée pour le seigneur du lieu, orne les murs de la nef et constitue l'élément décoratif le plus remarquable, répétant régulièrement ses armoiries. L'édifice possède en outre un tabernacle et un retable du XVIIIe siècle, décoré d'un tableau du XIXe siècle représentant l'Immaculée Conception.
