Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'ancienne chapelle Saint-Martin, dite aussi église Saint-Martin de Camboulit, se dresse sur une butte, à l'écart du village, dans le cimetière de Camboulit (Lot). L'édifice date de la seconde moitié du XIIe siècle et est mentionné en 1146 parmi les possessions de l'abbaye Saint-Sauveur de Figeac. De petite dimension, il est organisé en trois parties : une première travée qui devait être voûtée en berceau, une seconde travée plus vaste formant un passage traversant l'église, et une abside circulaire percée de trois ouvertures étroites dont les piédroits ont disparu, empêchant qu'elles soient jamais obturées. Cette disposition correspondrait à une chapelle des défunts, avec un passage pour recevoir les corps, un autel dans le cul-de-four de l'abside et des travées fermées pour les assistants. L'édifice présente une nef unique voûtée et une abside semi-circulaire précédée d'une travée droite pour le chœur. L'abside est renforcée par des contreforts entre lesquels s'ouvrent des fenêtres ; ces contreforts montent jusqu'à une corniche soutenue par des modillons, presque tous sans décor, et la couverture est en lauzes. La croisée du transept est voûtée en berceau et a été surmontée au XVIe siècle d'une tour dont les murs sont aujourd'hui arasés. L'église a été donnée aux protestants en 1562 pour être transformée en temple ; on attribue à cette occupation la construction de la tour sur la travée du chœur et peut-être la voûte basse de la nef, réalisation liée à Charles de Cornély, coseigneur de Camboulit, passé à la cause protestante. Un document de 1679 la décrit comme « déserte et sans office » ; l'église paroissiale est abandonnée depuis cette époque. Classée au titre des monuments historiques le 1er août 1912, l'édifice, ruinée, a été restauré en 1914-1915 par l'architecte en chef Henri Chaine, qui a notamment reconstruit une partie de l'élévation nord de la nef effondrée.