Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin de Caniac-du-Causse, dans le Lot, est une église catholique dont la crypte renferme le tombeau de saint Namphaise. Elle aurait appartenu peut-être dès le Xe siècle à l'abbaye de Marcilhac ; un cartulaire aujourd'hui disparu indique que les Barasc de Béduer avaient saisi les dîmes de la paroisse, restituées à l'abbaye lors de la Première croisade. Selon la tradition, Namphaise, ermite venu en Quercy après avoir été baron de Charlemagne, y fut enterré et son tombeau devint lieu de guérisons, notamment pour les épileptiques. Les voûtes d'ogives de la crypte sont considérées comme parmi les plus anciennes du Quercy, datées du début ou plus probablement de la seconde moitié du XIIe siècle. La seigneurie de Caniac passa de la famille de Thémines, à la fin du XIIe siècle, aux Cardaillac-Thémines ; au XVe siècle, après la mort de Marquès de Cardaillac, elle échoit à Jeanne Hébrard de Saint-Sulpice qui, en 1450, désigna comme héritier son neveu Raymond Hébrard. Jean Hébrard de Saint-Sulpice fut inhumé dans l'église en 1581 ; son fils Antoine Hébrard devint évêque de Cahors (1577-1600) et, par le mariage de Claude Hébrard de Saint-Sulpice en 1600 avec Emmanuel Ier de Crussol, Caniac entra dans les possessions de la famille de Crussol. En 1858, l'architecte cadurcien V. Ficat proposa un projet de reconstruction qui ne fut pas réalisé. L'édifice a finalement été entièrement reconstruit dans un style néoroman entre 1883 et 1886 par l'architecte départemental Jean Gabriel Achille Rodolosse, la crypte romane ayant été conservée. La crypte a été classée au titre des monuments historiques le 8 mars 1923. L'église comporte trois vaisseaux ; le chœur de la reconstruction se situe au-dessus de la crypte, l'abside prolongeant le mur périphérique de celle-ci. À l'origine, l'accès à la crypte se faisait par deux escaliers débouchant dans l'église pour faciliter la dévotion et la circulation devant la confession de saint Namphaise ; ces escaliers ont été condamnés et remplacés par un escalier à vis qui ouvre au sud. La crypte se compose de deux vaisseaux, chacun de deux travées voûtées d'arêtes, et d'une abside semi-circulaire couverte d'une voûte d'ogives aux épaisses nervures carrées ; ses murs sont bâtis en petits moellons assisés. L'aménagement intérieur paraît très proche de l'état primitif : l'autel est placé devant le sarcophage, lequel repose sur deux colonnettes et deux petits pilastres qui forment les piédroits d'une armoire ménagée dans l'épaisseur du mur. Les voûtes de l'abside montrent des doubleaux non liés à la clé ; les nervures ne se rencontrent pas à angle droit et une nervure médiane a été ajoutée pour empêcher le glissement, retombant sur le tailloir de la première colonne. La châsse-reliquaire de saint Namphaise, constituée de dalles de pierre en forme de tombeau, est placée entre l'autel et la fenêtre axiale et surélevée pour permettre aux malades de passer sous les reliques. Les vitraux sont signés G. P. Dagrand et datés de 1887, et plusieurs objets de l'église sont référencés dans la base Palissy.