Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin de Castelnau-d'Estrétefonds (Haute-Garonne, Occitanie) est une église catholique inscrite au titre des monuments historiques en 2001. Elle succède à une ancienne église dont des vestiges subsistent dans le cimetière et que des sources font remonter au moins à 961 : on y voit une nef romane, une abside du XVe siècle et un clocher-mur du XVIe siècle. La nouvelle église paroissiale, destinée à remplacer l'édifice primitif devenu trop exigu, a été construite sur un terrain acheté le 17 février 1551. Le bâtiment conserve un plan allongé : nef unique, chœur pentagonal et quatre chapelles latérales ; ses dimensions sont de 40 × 16 m. Une topographie difficile a provoqué des effondrements successifs : la voûte d'une chapelle est mentionnée comme effondrée en 1595, des parties des voûtes de la nef, des chapelles et de la sacristie s'écroulèrent en 1646, la façade occidentale tomba en 1771 et le chevet s'effondra en 1812 avant d'être partiellement rebâti. Malgré ces avaries, le plan général est resté inchangé. Au XIXe siècle l'église fait l'objet de multiples campagnes de restauration et d'embellissement. Entre 1837 et 1843 de nouvelles sacristies remplacent l'ancienne, et une chapelle haute est édifiée au-dessus de l'ancienne sacristie, à l'usage du marquis de Palarin et de son épouse. Le carrelage du chœur et de la nef est refait et le voûtement de l'édifice est achevé au milieu du XIXe siècle. Les élévations intérieures sont modifiées entre 1868 et 1870 par l'architecte Raynaud, qui allonge et régularise les baies. La campagne d'embellissement comprend le décor peint du chœur et la mise en place de verrières de l'atelier toulousain Gesta ; le décor peint, daté de 1870, est attribué à Arsène Robert, tandis que d'autres sources l'attribuent à Bernard Benezet. Les peintures monumentales sont achevées en 1885 par Pierre Fortunat. La construction du nouveau clocher fait l'objet de plusieurs projets : un projet de l'architecte Villeneuve est refusé, des plans de Léopold Petit sont adoptés puis interrompus pour raisons de sécurité, et les travaux sont ensuite repris sous la direction de Gabriel Bréfeil à partir de 1879 ; l'édification du clocher provoque toutefois l'écroulement de la voûte de la première travée de la nef et de la tribune occidentale, et le clocher actuel, qui conserve le mur de façade du XVIIIe siècle, est achevé en 1883. Sur le plan architectural, la nef est couronnée de voûtes sur croisées d'ogives avec arcs doubleaux et arcs formerets cintrés, et les chapelles latérales sont couvertes de voûtes à liernes et tiercerons. La cinquième travée, formant avant-chœur, est flanquée de sacristies, et la chapelle haute du bas-côté nord ouvre sur la nef. Un clocher à flèche de maçonnerie est adossé à l'élévation sud de la première travée ; son rez-de-chaussée abrite la chapelle des fonts baptismaux, accessible par un escalier logé dans une tourelle polygonale indépendante. L'église abrite de nombreux éléments remarquables inscrits au titre des monuments historiques : le maître-autel en marbre daté de 1848, un ancien autel en bois, une Piéta de 1595 et cinq grandes peintures absidiales polychromes datées de 1870. Parmi les œuvres figurent Le sacrifice d'Abel, La Prédication de saint Jean-Baptiste, Le Sermon sur la montagne, Le départ des apôtres et Le triomphe de la Religion. La nef conserve des statues et objets de dévotion, notamment une statue de saint Pierre, une chaire de style néo-gothique, une représentation de l'apothéose de saint Martin, un buste-reliquaire de saint Blaise et la châsse de sainte Germaine. La chapelle des fonts baptismaux présente un socle, une colonne en terre cuite et une vasque en marbre d'Auguste Virebent. La sacristie contient plusieurs reliquaires et tabernacles du XVIIe siècle ainsi qu'un ensemble "Descente de croix et Mise au tombeau" de la fin du XVIe siècle, fragment d'une copie d'un tableau de Federico Barocci. Un orgue de tribune complète les éléments liturgiques conservés dans l'église.