Église Saint-Martin de Cramoisy dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane et gothique

Église Saint-Martin de Cramoisy

  • 1-7 Rue Henri Heurteur 
  • 60660 Cramoisy
Église Saint-Martin de Cramoisy
Église Saint-Martin de Cramoisy
Église Saint-Martin de Cramoisy
Église Saint-Martin de Cramoisy
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Église Saint-Martin de Cramoisy
Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise : classement par arrêté du 26 décembre 1906

Origine et histoire de l'Église Saint-Martin

L'église Saint‑Martin de Cramoisy, située sur la rive droite du Thérain dans le département de l'Oise (Hauts‑de‑France), domine la partie basse du village depuis son implantation à flanc de coteau entre la rue de l'Église et la RD 12. Classée aux Monuments historiques par arrêté du 26 décembre 1906, elle dépend aujourd'hui de la paroisse Sainte‑Claire de Mouy, où les messes y sont désormais rares. Le clocher roman à deux étages, daté du tout‑début du XIIe siècle, constitue l'élément le plus remarquable ; il forme un carré extérieur de 4,30 m de côté et présente des baies géminées, des colonnettes monolithiques aux fûts parfois cannelés, et des chapiteaux archaïques. La base du clocher, voûtée et éclairée par une meurtrière haute, semble n'avoir jamais été aménagée pour servir de chapelle et n'est accessible que depuis la sacristie.

De l'édifice roman primitif subsistent également un contrefort plat à gauche de la façade et un chapiteau au sud de l'ancien arc triomphal, mais le plan ancien ne peut être reconstitué avec certitude. Vers 1180, le mur sud de la nef fut percé de deux arcades pour ouvrir sur une chapelle de deux travées de style gothique primitif, dont les chapiteaux engagés dans les piles sont encore visibles ; cette chapelle a été démolie au plus tard au premier quart du XIXe siècle. Un remaniement important au milieu du XIIIe siècle a élargi la façade vers le nord, reconstruit le mur septentrional et édifié un nouveau chœur de style gothique rayonnant, auquel s'ajoute une chapelle latérale sud aujourd'hui utilisée comme sacristie.

Le plan actuel, dissymétrique en raison du terrain, se résume globalement à un rectangle : une nef non voûtée de trois travées précède un chœur de deux travées à chevet plat ; la première travée, peu profonde, est couverte d'une voûte en berceau brisé qui contrebutte le clocher, tandis que la seconde travée est voûtée en ogives et s'accompagne au sud de la chapelle devenue sacristie. La nef, traitée de manière provisoire, présente un plafond en bois plâtré imitant un berceau ; les grandes arcades médiévales bouchées côté sud et les chapiteaux qui les ornent restent difficiles à lire sous les badigeons.

Le chœur mérite l'attention : la première travée conserve une voûte en berceau tardive et des impostes ornées de damiers et d'étoiles gravées, tandis que la seconde travée, de facture gothique rayonnante, s'ouvre par de larges voûtes d'ogives fines dont la clé porte un Agnus Dei. Les grandes baies du chevet et la baie nord du chœur présentent un remplage simple de trois lancettes sommées d'un trèfle, et la fenêtre nord conserve des vitraux en grisaille anciens alors que la verrière du chevet intègre des fragments polychromes du XVIe siècle. On note aussi une niche singulière à droite du chevet, surmontée d'une arcature trilobée et cantonnée de deux têtes grimaçantes, dont la partie basse a été remaniée et qui évoque une piscine liturgique.

La façade occidentale, remaniée avant l'élargissement de la nef, associe une fenêtre en tiers‑point et un portail gothique flanqué de colonnettes ; le contrefort plat gauche est l'un des rares vestiges des premières campagnes. À l'extérieur, les modillons et la corniche du clocher présentent un décor varié, quelques têtes sculptées et des éléments importés dans la région à la fin du XIe siècle.

Le mobilier comprend deux objets classés : la dalle funéraire gravée de Roland François Perthuis et Marie Malle, datée de 1674 et signée par le tombier Pierre de Billion de Senlis, et des fragments de la verrière du chevet du XVIe siècle, classés au titre objet et en partie réassemblés après la guerre. La dalle, haute et étroite, porte les effigies des époux et leurs armes ; dans la nef se trouve aussi une petite plaque funéraire du curé Noël Flicon, datée de 1595.

La verrière du chevet restitue, dans ses éléments conservés et recomposés, des scènes liturgiques et hagiographiques — dont la Crucifixion, des épisodes de saint Martin et plusieurs récits bibliques — mais comporte des fragments de styles et d'époques différents qui témoignent de restaurations et d'ajouts successifs. Les boiseries peintes du retable, rares dans la région et proches de l'art populaire, encadrent le maître‑autel par des panneaux ornementaux et figuratifs de styles divers, tandis que quelques statues (charité de saint Martin, Ecce Homo ou Christ aux liens, saint Éloi, sainte Barbe) complètent le mobilier.

L'église, totalement dégagée de constructions mitoyennes et accessible depuis plusieurs rues de niveaux différents, offre un ensemble lisible depuis l'extérieur et reste un témoignage de la transition entre l'art roman et les premières expressions gothiques dans la région.

Liens externes