Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint‑Martin est une église catholique paroissiale située à Follainville‑Dennemont, dans les Yvelines, au cœur du parc naturel régional du Vexin français, dans le bourg ancien près de la mairie. L'édifice se présente principalement comme un vaste vaisseau unique de six travées droites terminé par une abside en fer à cheval, couvert d'un plafond lambrissé plat ; il mesure environ 40 m de long sur 11 m de large. La nef, aux élévations extérieures hétérogènes, se distingue du chœur de facture sobre qui annonce le classicisme et dont les travées orientales sont percées de fenêtres à remplage de style Renaissance. L'église ne possède pas de façade occidentale : le mur ouest ouvre sur l'ancien jardin du presbytère, tandis qu'au sud l'entrée principale est accessible depuis une terrasse bordant la rue Wilson ; une petite porte donne accès de plain‑pied à la chapelle au nord du clocher.
La paroisse est attestée dès le Moyen Âge : des donations font mention du lieu au XIe siècle et une église dédiée à saint Martin existe déjà au XIIe siècle, avec des liens avec plusieurs monastères et prieurés. L'édifice a reçu une consécration et une plaque commémorative datée du 24 juin 1561, en lien avec l'achèvement du chœur. La nef a été remaniée aux XVIIIe et XIXe siècles ; des travaux entrepris au XVIIIe siècle ont laissé dans l'intérieur trois colonnes d'ordre toscan à vocation décorative. Le clocher et la travée attenante, qui conservent des vestiges romans, ont été inscrits aux monuments historiques par arrêté du 10 décembre 1927. Des campagnes de restauration ont eu lieu au début des années 1980 et une restauration d'envergure, financée par l'État, le département, le parc naturel régional et des partenaires locaux, s'est déroulée au début du XXIe siècle.
Le clocher, latéral au nord de la nef, garde des parties romanes frustes : sa base voûtée d'arêtes et certains parements remontent à la fin du XIe siècle, tandis que l'étage de beffroi, ajouré de grandes baies en tiers‑point subdivisées par colonnettes, a été remanié à la fin du XIIe siècle. Au nord de la nef subsiste une travée voûtée en berceau, datée du milieu ou du troisième quart du XIIe siècle, et plusieurs arcades bouchées et arrachements de murs témoignent d'un ancien plan basilical avec un bas‑côté nord étroit. La base du clocher est percée d'orifices pour les cordes des cloches ; celles‑ci sont encore sonnées manuellement.
L'intérieur est volontairement sobre : murs badigeonnés d'ocre, lambris au bas des allèges du chœur, plafond lambrissé avec baguettes rehaussées de rouge, sol en petites dalles de ciment et bancs posés sur plancher. Les ouvertures varient : les travées orientales offrent des réseaux à trois lancettes tandis que les travées occidentales conservent des baies en plein cintre sans mouluration. Trois colonnes engagées en faux marbre rouge et des pilastres marquent la limite entre nef et chœur ; elles sont d'usage décoratif et attribuées au XVIIIe siècle. Des éléments romans visibles à la jonction entre la nef et la base du clocher — arcades superposées, tablettes moulurées et appareil en pierre de taille — permettent de restituer la trame ancienne de l'édifice.
Extérieurement, les murs du vaisseau central sont en petits moellons noyés de mortier, les contreforts et les pourtours de baies en pierre de moyen appareil, et le chœur se signale par des pilastres doriques sur haut stylobate et par un vocabulaire sobre qui tend vers le classique. Le mur méridional de la nef présente des retouches et des reprises révélant au moins trois campagnes de construction. L'appareil de la base du clocher offre quelques assises en opus spicatum; l'étage de beffroi, plus uniforme, est souligné de bandeaux et d'une corniche simples.
Le mobilier comporte des pièces anciennes et plusieurs éléments protégés : le bénitier en pierre calcaire, attribué au XIIe‑XIIIe siècle, est classé monument historique ; la plaque commémorative de la dédicace de 1561 est inscrite ; des statues polychromes et pierreuses des XVIe‑XVIIe siècles sont classées ou inscrites ; un tableau peint par Paul Albert Laurens en 1927 est classé ; un vitrail du XVIe siècle représentant la Charité de saint Martin subsiste dans la dernière travée sud. On relève par ailleurs des fonts baptismaux de style gothique flamboyant, un Christ en croix du XVe siècle, un autel ancien du XVIe siècle et un chapiteau roman déposé exposé dans la nef.
L'église, aujourd'hui intégrée au groupement paroissial Limay‑Vexin qui regroupe plusieurs communes, continue d'accueillir des célébrations : des messes dominicales sont assurées de manière régulière, en général le quatrième dimanche du mois à 10 h 30.
