Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L’église Saint-Martin de Fontenay-Trésigny, édifiée au XIVe siècle, est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 18 juin 1991. Elle remplace l’abbaye de Chaâge, construite quatre cents ans plus tôt. Transformée à plusieurs reprises entre le XVe et le XVIIIe siècle, l’édifice associe des éléments romans et gothiques.
L’entrée se fait sous un clocher-tour à quatre pans, orné de gargouilles à chaque angle. Trois cloches sont en place, nommées Martine (1723), Pierrette-Marie-Louise (1900) et Marguerite-Charlotte (1900) ; la cloche Martine est par ailleurs mentionnée comme datant de 1725 et attribuée aux fondeurs Jacques et Louis Godiveau. Une tourelle en briques à trois étages marque l’angle du transept sud. À l’angle ouest de la façade se trouve une lanterne des morts dont trois faces ont été murées ; elle signalait les défunts de la paroisse. Une porte seigneuriale donnait accès à une chapelle qui leur était réservée ; cette porte reste visible à l’extérieur, mais a été murée de l’intérieur et le meneau, portant autrefois les armes des Tonnelier de Breteuil, a été abîmé pendant la Révolution.
À l’intérieur, les boiseries, stalles, lambris, murs et poutres sont en chêne et datent des XVIIe et XVIIIe siècles. La chaire, sculptée en chêne en 1623, est l’œuvre de Jean Philipeau. Le Grand Christ, don de l’abbé Donon en 1910, est placé au banc des marguilliers. Des grilles séparent les chanoines des fidèles et la pierre tombale de l’abbé Ménardeau est au sol du chœur. Les vitraux du XIXe siècle représentent notamment la Charité de saint Martin, l’Ascension du Christ et l’Assomption de la Vierge.
La chapelle Saint-Joseph abrite un triptyque récapitulant les soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; ses vitraux figurent l’arche de Noé et la tour de Babel. On y trouve aussi le tableau Baptême du Christ (1844) d’Isidore Péan du Pavillon, ainsi que deux tableaux anonymes représentant la Résurrection (XVIe siècle) et sainte Marie-Madeleine (XVIIe siècle). Une porte dissimulée dans les boiseries ouvre sur la crypte où se trouvait le tombeau des seigneurs de Fontenay, la famille Le Tonnelier de Breteuil ; ce tombeau fut saccagé à la Révolution, le plomb fondu pour munitions, le mausolée détruit et les ossements inhumés au cimetière. L’accès à la salle capitulaire se fait depuis cette chapelle.
Dans la chapelle de la Vierge, la statue de la Vierge à l’Enfant est reconstituée à partir de fragments : le corps est du XVIIIe siècle et la tête provient d’une statue du XVIe siècle, retrouvés et assemblés après la Révolution. Cette chapelle contient les plus anciens vitraux de l’église et expose un tableau de 1660 représentant l’Adoration des bergers.
Parmi les mobiliers classés figurent les fonts baptismaux en pierre datés de 1521, ornés d’inscriptions latines sur leurs quatre faces et placés à l’entrée à droite ; l’Adoration des bergers attribuée à Nicolas Baullery (première moitié du XVIIe siècle) ; une Madeleine repentante d’après Charles Le Brun (XVIIe siècle) ; une Crucifixion (XVIIe siècle) ; les lambris du chœur de 1689, composés de panneaux moulurés et de colonnes cannelées surmontées de chapiteaux ioniques, ornés d’une inscription côté nord et de deux palmes ; les lambris de la nef et du transept sud, la tribune, le tambour de la porte occidentale et le banc d’œuvre datés des XVIIe et XIXe siècles ; ainsi que le tableau du Baptême du Christ d’Isidore Péan du Pavillon (1844), exposé au Salon de 1844 et offert à l’église en 1849. La cloche Martine, attribuée aux fondeurs Godiveau, figure également parmi les éléments signalés.
Devant l’entrée se dresse un calvaire daté des XVe–XVIe siècles, constitué d’un socle en pierre surmonté d’une croix. La fontaine Morin, du XVIe siècle, se situe également devant l’église et est inscrite aux monuments historiques depuis 1991.
L’église est dédiée à saint Martin et fait partie du Pôle missionnaire de Mormant.