Origine et histoire de l'Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin de Hadancourt-le-Haut-Clocher (Oise) est une paroissiale catholique dont l'essentiel résulte d'une reconstruction d'inspiration flamboyante entreprise après la guerre de Cent Ans, mais dont les maçonneries de la nef remontent au deuxième quart du XIIe siècle et témoignent d'origines romanes. La deuxième travée du chœur, d'aspect gothique, appartient au début du XIIIe siècle, tandis que la partie orientale et la croisée du transept, base du clocher, relèvent du gothique flamboyant du XVIe siècle; le croisillon sud et sa chapelle traduisent une transition vers la Renaissance. L'édifice présente un plan marqué par un net déséquilibre : une nef courte de seulement deux travées sans bas-côtés contraste avec des parties orientales plus développées comprenant transept, chœur et chapelles latérales. Orientée légèrement vers le nord-est au chevet, l'église est voûtée d'ogives sur un unique niveau d'élévation et le portail occidental constitue l'accès principal. Le clocher, remarquable par son étage de beffroi soigné et ses quatre pignons — configuration rare au nord de Paris — est couvert de deux toits en bâtière imbriqués et couronné d'un clocheton octogonal en charpente ; sa hauteur avoisine 33 mètres. Extérieurement, la nef est en moellons tandis que les croisillons et les chapelles sont appareillés en pierre de taille ; la tourelle d'escalier angle sud-est présente des niveaux octogonaux puis circulaires et un dôme en forme de cloche de facture flamboyante. À l'intérieur, la croisée du transept et la première travée du chœur forment un ensemble homogène où l'arc brisé domine; la dernière travée du chœur conserve des proportions et une voûte caractéristiques du début du XIIIe siècle, avec lancettes fortement ébrasées et chapiteaux sculptés à décor de feuilles. Les travées flamboyantes affichent des profils d'arcades et d'ogives sobres, les ogives présentant le type courant dans le Vexin : filet entre deux moulures concaves et larges gorges séparées des voûtains par des filets saillants; la clé de voûte de la première travée du chœur porte une étoile à huit branches. Le croisillon nord et sa chapelle conservent des clés de voûte ajourées et des fenêtres à réseau flamboyant, tandis que le collatéral sud témoigne d'un retour vers l'arc en plein cintre et d'un remplage à influence Renaissance. Parmi le mobilier, plusieurs éléments sont protégés au titre des monuments historiques : les fonts baptismaux en pierre calcaire, peut‑être de la seconde moitié du XIIe siècle et classés depuis 1912, ainsi que des bancs, des bas-reliefs, des statues et le tabernacle inscrits en 1989. Six bas-reliefs de la Renaissance sont encastrés dans les murs de la nef et deux autres dans le mur du chevet, figurant des scènes bibliques ou hagiographiques; d'autres sculptures en pierre ou en bois proviennent notamment de l'ancienne église de Lèvemont, rasée et partiellement transportée, et comprennent un christ en croix polychrome, une Vierge à l'Enfant et un groupe de saints martyrs. Une statue de saint Michel et une statue de saint Éloi (inscrite en 2011) font également partie des pièces signalées, tandis que la Vierge de la chapelle nord, inscrite puis classée, illustre le passage du style médiéval à la Renaissance. Le tabernacle, adossé à l'ancien maître-autel, est une composition en bois traitée en faux-marbre avec colonnettes corinthiennes réduites, entablement et niches; seul le tabernacle est mentionné comme inscrit parmi ces éléments en 1989. L'édifice a été classé monument historique par arrêté du 23 septembre 1922 et une campagne de restauration des élévations extérieures a été lancée en 2012. La commune dépend aujourd'hui de la paroisse Saint‑François‑d'Assise du Vexin (siège à Chaumont‑en‑Vexin) et n'accueille plus de messes dominicales depuis 2018. Les abords offrent une mise en valeur côté ouest depuis la place devant la façade, tandis que le chevet reste partiellement enclavé et l'ancien cimetière au sud limite la visibilité de l'élévation méridionale.
